Par un devoir de mémoire et un engagement solidaire, cinq voitures Citroën Traction Avant des années 1950 s’élanceront de Paris en mars 2026 pour un périple de 40 000 km jusqu’à Pékin. Une aventure mécanique, humaine et historique, qui sera dévoilée en avant-première au Salon du Véhicule Aventure de Fouras-les-Bains, les 18, 19 et 20 avril 2025.
À l’origine de cette odyssée, une rencontre presque oubliée. En 1990, le reporter-aventurier Éric Massiet du Biest croise le chemin de Gustave Kégresse (le neuve de l’ingénieur Adolphe Kégresse qui a créé les autochenilles), alors âgé de 85 ans. Ancien mécanicien de la voiture « Cinéma » de la Croisière Jaune, Kégresse lui confie un regret : les deux groupes de l’expédition Citroën — PAMIR et CHINE — ne sont jamais parvenus à se rejoindre. Leurs derniers kilomètres, entre Gilgit (Pakistan) et Aksou (Chine), furent franchis à dos de mule et de chameau. L’aventure, bien que restée dans les mémoires, demeurait incomplète. Éric lui fait alors une promesse : un jour, il bouclera ce voyage inachevé. 35 ans plus tard, il tient parole.
Un convoi unique de Traction Avant
Ce seront cinq Citroën Traction Avant des années 1950, restaurées et repensées pour l’expédition, qui porteront ce rêve à bout de roues. Chaque véhicule aura une fonction bien précise :
- CHROME (1953) pour la mission photo,
- ULYSSE (1952) pour la mission cinéma,
- URBA (1956) pour l’atelier mobile,
- PHILEAS (1955) pour le bivouac,
- GUSTAVE (1954), dédiée à la mission SEP, en hommage à Kégresse et à la lutte contre la sclérose en plaques.
Car l’aventure se double ici d’un engagement médical et solidaire : le retour de Pékin à Paris servira de vitrine à la Fondation France Sclérose en Plaques. L’expédition veut ainsi sensibiliser le public à cette maladie invisible mais invalidante, première cause de handicap lourd chez les jeunes adultes.
Du 28 mars au 4 juillet 2026, l’équipage traversera 19 pays entre la France et la Chine, suivant au plus près le parcours initial de 1931. Le retour, prévu du 10 juillet au 27 septembre, passera par les contreforts himalayens, le sous-continent indien, puis remontera vers l’Europe de l’Est. Une boucle de 40 000 km, 6 mois de voyage, des cols à franchir, des frontières à passer, et une mémoire à honorer.
Cette expédition est aussi un dernier tour de piste pour Éric Massiet du Biest, qui signe ici sa 70e et ultime expédition transcontinentale. 40 années d’aventure, d’exploration et de fidélité à une certaine idée de la route, qu’il s’apprête à conclure en beauté.
Pour en savoir plus sur cette expédition, consultez le site dédié : t3.fr/kegresse