La Mini, histoire d’une icône populaire anglaise

La Mini est une voiture d’entrée de gamme commercialisée à partir de 1959. Dès son apparition, la Mini séduit un grand nombre de personnes. Elle est devenue au fil des décennies une icône populaire du Royaume-Uni.

En août 1959, la British Motor Corporation (BMC) présente au public une petite voiture 4 places appelée Morris Mini-Minor. Le nouveau concept car est développé par l’ingénieur Alec Issigonis.

Pour optimiser l’espace dans cette voiture d’une longueur de 3,05 m, le moteur avant installé transversalement est utilisé pour la première fois avec une traction avant en même temps. Pour des raisons d’espace, la boîte de vitesses et le différentiel sont situés dans le carter d’huile du 4 cylindres de 848 cm3 et alimentés en huile moteur. 

Le système de suspension est aussi nouveau. Au lieu de la barre de torsion ou de ressorts en acier, Issigonis utilise une suspension en caoutchouc, qui est non seulement légère et bon marché, mais elle économise beaucoup d’espace. 

Parallèlement à la Morris Mini-Minor, BMC commercialise aussi l’Austin Seven. Les deux voitures ne diffèrent que par les plaques signalétiques, les couleurs de la carrosserie et les versions des calandres. L’Austin Seven a une calandre avec des lamelles horizontales ondulées tandis que la Morris Mini-Minor a une grille plus simple et sept bandes décoratives verticales. Les deux modèles sont disponibles en version de base et de luxe. 

Des variantes break, sportives et de luxe de la Mini sont développées dans les années suivantes. 

L’Austin Seven Van et la Morris Mini Van

En janvier 1960, cinq mois après la présentation de l’Austin Seven Van et de la Morris Mini-Minor Van, la British Motor Corporation (BMC) présente au public une fourgonnette comme première variante de la Mini. Toutes les deux ne se différencient uniquement par l’insigne de la marque sur le capot. L’Austin Seven Van et la Morris Mini-Minor Van sont plus longues de 25 cm que la version berline. Derrière les deux sièges avant, un large espace est disponible pour le chargement de la marchandise. Deux portes arrière à large ouverture donnent un accès aisé à la zone de chargement. La batterie et la roue de secours sont placées directement derrière les sièges avant. Conçu comme un véhicule utilitaire, l’habitacle est plus épuré que sur la Mini classique. Le rétroviseur intérieur est en option tandis que les deux rétroviseurs extérieurs sont de série. Niveau extérieur, l’Austin Seven Van et la Morris Mini-Minor Van sont dépouillées de chromes et les calandres sont en tôles embouties peintes de la couleur de la carrosserie. La fourgonnette est vendue sous les marques Austin et Morris jusqu’à l’automne 1969, puis sous la marque Mini jusqu’à la fin de sa production en 1983. 

L’Austin Countryman et la Morris Mini traveller 

En septembre 1960, la version break vitrée nommée Countryman est commercialisée. Basé sur le Morris Mini-Traveller, l’arrière du Countryman est décoré de boiseries. La version “Woody” de la Mini est née. La longueur du Countryman est augmentée de 25 cm par rapport à la version berline portant sa longueur totale à 3,30 m. Son poids augmente aussi de 50 kg suivant les modèles. La Countryman a un réservoir d’essence de 30 litres. A partir de 1962, il est rebaptisé Austin Mini Countryman. La suspension composite hydrolastic est installée sur la Mini Berline à partir de 1964, n’est pas disponible sur la Countryman. Celui-ci se contente de la suspension en caoutchouc

Au même moment, la Morris Mini-Traveller est vendu comportant les mêmes caractéristiques sur l’Austin Mini-Countryman. Les seules différences sont les plaques signalétiques et les versions des calandres.

L’Austin / Morris Mini Cooper 

John Cooper est conquis par les qualités sportives de la Morris Mini-Minor. Il a l’idée de créer une Mini-Cooper mais au départ la British Motor Corporation n’est pas d’accord. Pour eux, la Mini est une petite voiture abordable et pratique mais une voiture de sport potentielle. Après plusieurs négociations, BMC accepte de produire la Mini-Cooper en 1000 exemplaires. En septembre 1961, la Mini-Cooper est présentée au public. BMC produit également l’Austin Seven Cooper qui n’a encore que peu de différence avec le Mini-Cooper. La Mini Cooper développe 55 ch à 6000 tr/min soit 20 ch de plus que le modèle de base. Les versions Cooper ont un intérieur bicolore, un toit contrastant et des coins de pare-chocs supplémentaires. La Morris / Austin Cooper connaissent un franc succès, près de 25000 exemplaires de la première version sont produits en 1964. 

L’Austin Mini Cooper S

Suite au succès de l’Austin Seven Cooper, une version plus puissante est commercialisée en mars 1963 sous le nom Austin Mini Cooper S et Morris Mini-Cooper S. Le moteur BMC série A de 1100 cm3 modifié pour la course que John Cooper a utilisé en formule Junior, a servi de base. Le moteur de la Mini Cooper S a une cylindrée réduite de 1071 cm3 délivrant 70 ch. La Cooper S a deux réservoirs d’essence, logés symétriquement. Elle est équipée de freins à disques servo-assistés. Des jantes plus larges avec des pneus de taille 145-10 sont proposés en option. 

L’Austin Mini Moke 

Présentée au public en août 1964, après une période de développement de 5 ans, la Mini Moke est un véhicule comportant une capote en toile enduite de vinyle et un pare-brise rabattable. La variante Moke est vendue sous les deux marques Austin et Morris. Conçue comme un utilitaire, elle ne dispose que du siège conducteur et d’un seul essuie-glace. Le sièges passagers et les vitres latérales sont en option. La Mini Moke n’a qu’une seule couleur disponible au catalogue à sa sortie, le vert épicéa. 

Le développement a commencé quelques années plus tôt pour un véhicule à usage militaire. La faible garde au sol et son incapacité une fois chargée à gravir les pentes raides font que le véhicule n’est pas idéal pour les militaires. Issigonis a ensuite développé un véhicule tout-terrain appelé Twini-Moke avec une deuxième moteur de 848 cm3 à l’arrière. Cependant l’accélération et la traction améliorés continuent à être affaiblies par la faible garde au sol. L’armée américaine l’a testé mais n’a pas été convaincue. La Mini Moke est donc développée pour un usage civil avec un empattement plus long. La production au Royaume-Uni a pris fin en 1968 puis elle est produite en Australie jusqu’en 1981. 

L’Austin Mini 1000 MKII

En octobre 1967, la BMC présente la série MKII de la Mini. Au cours des huit années de production, la Mini a connu des avancées techniques comme la suspension composite Hydrolastic en 1964 mais le design de la voiture reste identique. Dans cette nouvelle version, un subtil lifting dote la Mini d’une lunette arrière plus grande et de feux arrière carrés plus grands. Le volant est restylé et les sièges sont améliorés. 

Après la fusion de British Motor Corporation (BMC) et de Leyland au début de l’année 1968, la société devient British Leyland et entame un programme d’austérité rigoureux. La Mini MKII est arrêtée d’être produite en 1969. Au même moment Austin et Morris ne sont plus séparés et toutes les Mini sont commercialisées sous la marque Mini.

La Mini 1000

La Mini 1000 est produite à partir d’octobre 1969 et comporte de nombreuses modifications. Les gonds extérieurs des portes sont remplacés par des gonds intérieurs. Les vitres coulissantes par des vitres à manivelles. La suspension composite hydrolastic trop coûteuse est remplacée par la suspension en caoutchouc qui était sur les premières Mini.

La Mini se dote d’un meilleur équipement à l’intérieur comprenant un tableau de bord en trois parties, un chauffage, deux pare-soleil et vitres arrière ouvrantes. A l’extérieur, une garniture chromée entoure le pare-brise. Des enjoliveurs de style MKII “super de luxe” agrémentent les roues et un badge “Mini 1000” est apposé sur le coffre. La Mini 1000 connaît des améliorations, en février 1974,  la voiture est équipée de ceintures de sécurité avec enrouleurs automatique à l’avant. En juillet 1977, la Mini 1000 reçoit une calandre noire mate, un nouveau volant Austin Allegro puis des housses de sièges bicolores. 

La Mini Clubman

En octobre 1969, la Mini Clubman est présentée au public, disponible en berline et en break. Cette version remplace les modèles Austin Mini Countryman et Morris Mini Traveler. 

La Mini Clubman se veut moderne pour les années 70 avec une partie avant fortement modifiée. La calandre englobe toute la largeur avant de la voiture. Le logo Clubman est apposé sur la calandre. Le compteur de vitesse est maintenant disposé dans le champ de vision du conducteur au lieu d’être au centre du tableau de bord comme à l’origine. En octobre 1975, la cylindrée du moteur est augmentée passant de 998 cm3 à 1098 cm3. La Mini Clubman peut désormais aller à une vitesse de 130 km/h. 

La Mini Mayfair

En septembre 1982, la Mini 1000 HLE change de nom et devient la Mini Mayfair. Les seules modifications apportées au modèle sont une bande décorative avec l’inscription “Mayfair” intégré et les rétroviseurs extérieurs modifiés. Le client a la possibilité en option de choisir des jantes alliages de 10 pouces et des élargisseurs d’ailes en noir. Les sièges avant sont équipés d’appuis-tête. La Mini Mayfair a aussi des vitres teintées, des tapis de sol et une radio. Le moteur “A-Plus” est de 998 cm3 développant 40 ch à 5000 tr/min. En octobre 1984, toutes les Mini Mayfair sont équipées de série de jantes en 12 pouces avec des élargisseurs d’ailes et des freins à disque que l’essieu avant. Jusqu’en 1991, le modèle connaît des évolutions notamment au niveau de la sécurité où des ceintures de sécurité sont installées à l’arrière et des feux clignotants supplémentaires sont disposés sur les ailes avant. Il est également possible de disposer d’un pot catalytique sur sa Mini Mayfair à partir de juin 1989 mais cela reste une option. 

La Mini, histoire d’une icône populaire anglaise

La Mini City

En août 1988, le “E” de la Mini City E (commercialisé à partir de 1982) est supprimé pour s’appeler Mini City. Le moteur de 998 cm3 développe maintenant 42 ch. Le lettrage “City” sur les panneaux latéraux arrière indique le modèle. De série, on trouve les appuis-tête sur les sièges avant, un collant trois branches et des ceintures de sécurité à l’arrière. 

En mai 1992, la Mini Sprite remplace la Mini City.

La Mini Sprite

A partir de mai 1992, la Mini Sprite est commercialisée avec un moteur de 1275 cm3. Des modifications esthétiques sont apportées comme des pare-chocs chromés et un badge « Mini » chromé sur le couvercle du coffre. Les passages de roues sont équipés d’extensions noires et le lettrage “Sprite” est apposé sur le côté arrière. Les poignées de portes intérieurs et extérieurs, les manivelles de vitre et le rétroviseur extérieur côté conducteur sont désormais de couleur noir. La Mini Sprite est dotée de grands enjoliveurs et le tissu Harlequin habille l’intérieur. Un an plus tard, la Mini Sprite est équipée de rangement dans les portes, d’un tapis de coffre et d’un rétroviseur extérieur côté passager. 

En 1994, BMW rachète la marque River avec l’espoir de faire perdurer la Mini. Mais les grosses pertes financières de Rover font que BMW cède Rover  mais garde la marque Mini. 

La Mini 1.3 i

La Mini 1.3 i est commercialisée à partir d’octobre 1996. La nouvelle injection multipoint avec deux injecteurs respecte la réglementation européenne de l’époque en matière d’émission de particules et en termes de bruit. La puissance est inchangée par rapport au modèle précédent.  Des dispositifs de sécurité équipent la Mini 1.3 i, elle dispose désormais d’un airbag conducteur et des renforts de protection contre les chocs dans les portes. La palette de couleur est élargie pour inclure les couleurs suivantes : vert amande, bleu surf, beige whitehall et gris yukon. De nombreuses options sont disponibles comme par exemple un pack sport ou encore un toit ouvrant. 

En avril 2000, la “Mini Classic Edition” met un terme à la production de la Mini en version classique.  

Crédit photos : BMW