La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto

La Peugeot 256 TC 4 A, avec son moteur bicylindre 2 temps de 250 cm³, représente l’aboutissement d’une époque marquée par des décennies d’innovations et de perfectionnements. L’ère où chaque trajet à moto était une épreuve sportive et chaque motard un bricoleur ingénieux semblait toucher à sa fin. Cette machine incarne à elle seule l’avènement de la moto moderne : fiable, économique et accessible au plus grand nombre.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto

Une moto moderne et élégante

La Peugeot 256 TC 4 A, avec son moteur bicylindre de 250 cm³, incarne l’aboutissement de décennies d’expérimentations et de perfectionnement. Elle se distingue par sa simplicité mécanique et sa robustesse, qualités recherchées à une époque où la moto était encore en pleine transition vers un usage grand public. Le moteur à deux temps, réputé pour sa fiabilité et sa facilité d’entretien, permet de concilier puissance et confort. Les 14 chevaux délivrés à 5 500 tours par minute garantissent des performances de haute volée, permettant des démarrages vifs et une conduite fluide, quelles que soient les conditions de la route.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto
Courbe de puissance de la Peugeot 256 TC 4 A

Cette Peugeot se compare avantageusement avec les motos étrangères de renommée mondiale de la même catégorie, se hissant au niveau des meilleures routières grâce à une courbe de puissance régulière et optimisée. La moto excelle autant à bas régime qu’à haute vitesse, assurant une conduite souple et agréable.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto
Détail de la boîte de vitesses et de la transmission primaire

Une conception mécanique ingénieuse

La Peugeot 256 TC 4 A est un excellent exemple de motorisation moderne pour son époque, avec une conception proche de la perfection grâce à la simplicité de ses composants et à la facilité d’assemblage. La rapidité des opérations mécaniques et des réglages permet un entretien très économique. La disposition des éléments du moteur est également des plus rationnelles. Les deux cylindres verticaux, avec un vilebrequin transversal, éliminent les désagréments du balancement latéral causé par le couple de renversement que l’on observe sur les moteurs équipés d’un vilebrequin longitudinal. Le décalage des bielles à 180° assure une régularité des cycles moteurs et permet aux pistons de se mouvoir en sens opposé, équilibrant ainsi leur inertie, ce qui améliore la douceur de fonctionnement et la longévité des pièces. Bien qu’il semble présenté sous forme de bloc, ce moteur est en réalité un semi-bloc composé de trois éléments distincts superposés. Cette particularité fait son originalité. On y trouve d’abord un moteur principal, un second moteur accouplé au premier pour former un bicylindre, et enfin, les éléments de la boîte de vitesses montés sur un couvercle, qui peut être retiré sans affecter le moteur.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto
Vue en « crevé » du « 250 cm3 » de Peugeot

Le carter moteur se compose de trois parties principales et de deux couvercles polis :

  1. Le carter gauche, qui constitue le carter principal, supporte le cylindre gauche, le demi-vilebrequin correspondant, l’embrayage et la transmission primaire.
  2. Le carter droit soutient le cylindre droit, le demi-vilebrequin correspondant et la dynamo.
  3. Le couvercle de la boîte de vitesses contient toute la pignonnerie et le sélecteur.
La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto
Le carter moteur est constitué de 3 éléments essentiels

Les paliers-supports sont fixés aux deux carters moteurs, ce qui permet un démontage facile et rapide des composants du moteur ou de la boîte de vitesses. Les cylindres, en alliage léger, sont chemisés et centrés grâce à une chemise qui s’enfonce profondément dans les carters. Un doigt à l’avant des cylindres permet un calage rigoureux. La fabrication d’un vilebrequin pour un bicylindre étant une opération délicate, Peugeot a opté pour une solution simple. Chaque moteur dispose de son propre vilebrequin, et les deux sont assemblés bout à bout via un volant d’inertie, qui les maintient par pincement. L’accès à cet assemblage se fait par une trappe située sous le carter-moteur.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto
Détail du vilebrequin et de l’embiellage

Le volant est fendu, et deux vis de 10 mm à tête creuse permettent de le serrer aux extrémités des vilebrequins, avec un calage précis de 180° grâce à une clavette. Le vilebrequin est supporté par quatre roulements : côté embrayage, un roulement à billes (20x47x14) assure la fixation latérale et la butée, tandis que les trois autres sont des roulements à galets, avec des bagues solidaires des carters et de l’arbre moteur.

Chaîne sous carter étanche, moyeu à branche

Ce système ingénieux permet de vérifier séparément les trois éléments du groupe moteur : moteur droit, moteur gauche, et boîte de vitesses. Si l’on souhaite inspecter la boîte de vitesses, il suffit de retirer le couvercle sans toucher au moteur. Pour accéder au moteur principal, il suffit de désaccoupler le moteur secondaire et d’atteindre le vilebrequin gauche sans ouvrir la boîte. La même opération s’applique au moteur droit. De plus, grâce à la disposition spécifique de l’assemblage culasse-cylindre sur les carters, le décalaminage ne nécessite pas le démontage du réservoir. En cas de vérification exclusive de la boîte de vitesses, il suffit de dégager l’axe de fixation arrière du moteur et de le soulever légèrement pour retirer tous les éléments de la boîte sans désolidariser le moteur du cadre. Par ailleurs, son poids modeste de 35 kg en ordre de marche (peu courant pour cette cylindrée) rend son démontage aisé.

Un savoir-faire Peugeot poussé au maximum

Avant d’atteindre les mains de l’utilisateur final, chaque moteur de la Peugeot 256 TC 4 A passait par un processus rigoureux de conception et de tests. Le bureau d’études de Peugeot mettait en œuvre des simulations et des prototypes pour optimiser chaque détail. Les choix de matériaux, les procédés de fabrication, et les exigences de montage étaient tous soigneusement étudiés pour assurer un coût de production compétitif et une durabilité à toute épreuve.

Les essais sur route étaient tout aussi impitoyables. Les moteurs étaient soumis à des tests extrêmes pour identifier les faiblesses potentielles, les essayeurs n’hésitant pas à pousser les machines jusqu’à la casse pour garantir la fiabilité du produit final. C’est cette exigence de qualité qui a fait de Peugeot une marque respectée dans le domaine des deux-roues.

La Peugeot 256 TC 4 A : Une révolution mécanique dans le monde de la moto

La Peugeot 256 TC 4 A est une moto emblématique de l’après-guerre, illustrant la transition vers des véhicules fiables et accessibles au plus grand nombre. En combinant une conception ingénieuse, une puissance maîtrisée et une maintenance simplifiée, elle a su s’imposer comme une moto moderne, pratique, et économique pour les amateurs de grand tourisme. Ses innovations techniques et sa robustesse en font un modèle phare de l’industrie motocycliste des années 50, témoignant de l’expérience accumulée par Peugeot en plus de cinquante ans de développement.