Lancée en janvier 1972, la Renault 5 fait une entrée remarquée avec 640 modèles verts exposés dans les vitrines des garages. Ces voitures sont ornées d’yeux sur les phares et de bulles autocollantes sur les portières proclamant : « Je suis la Renault 5, prenez le volant ».
Après cette opération de lancement, les voitures servent à des défilés dans les principales villes où les conducteurs sont invités à prendre le volant de la Renault 5.
La Renault 5 apporte de la nouveauté dans le parc automobile français. D’une part, sa technique est au goût du jour. Cependant elle puise largement dans la banque d’organes de ses aînées, les Renault 4 et 6, , elle emprunte la traction avant et les moteurs longitudinaux (un 782 cm3 de 33,5 ch. DIN sur la « L », un 956 cm3 de 44 ch. DIN sur la « TL » pour le marché français) ; la boîte, commandée par un levier au tableau de bord, est celle de la 6 TL ; même constat pour les suspensions, par barres de torsion réglables, longitudinales à l’avant et transversales à l’arrière. Le freinage est confié à des tambours sur la « L », tandis que la « TL » a droit à des disques à l’avant. Du côté mécanique, éprouvés et garantes de fiabilité, il n’y a pas de nouveautés. La carrosserie en revanche innove par son côté compact et pratique à la fois. La véritable nouveauté vient du pare-chocs boucliers gris en polyester armé.
Depuis plusieurs années Renault s’intéresse aux matériaux plastiques en collaboration avec Rhône-Poulenc, un dérivé nouveau le « préimprégné verre polyester », qui offre la particularité de résister aux chocs jusqu’à 7 km/h. D’abord testé sur les tablettes arrières des Renault 4, ce nouveau matériau sera utilisé pour les pare-chocs des Renault 15 et 17. Plus coûteux à fabriquer qu’un pare-chocs classique, il sera tout de même utilisé pour la R5.
D’autres particularités sont visibles sur la Renault 5 comme les feux arrière verticaux implantés à l’extrémité des ailes arrière, prolongés vers le toit par des grilles d’extraction d’air, qui achèvent de conférer à l’auto une vraie identité. De son côté, l’habitacle bénéficie d’un tableau de bord assez simple, d’aspect matelassé, portant un boîtier rectangulaire qui regroupe les cadrans, voyants et interrupteurs. Dans la version L, la sellerie est classique mais dans la version TL, le client peut opter pour une sellerie en skaï brillant bronze ou orange.
Forte de son succès, la Renault 5 sera déclinée dans différentes versions
Dès 1974, la version LS est commercialisée avec un moteur de 1.289 cm3 emprunté à la Renault 12 TS et alimenté par un carburateur Weber double corps, dans une version développant 64 ch. La LS dispose un freinage assisté à double circuit, un embrayage renforcé, un compte-tours, une lunette dégivrante, un essuie-glace arrière et de phares « Kangourou ». Tout ça lui assurant confort et sécurité. Un an plus tard, la LS devient TS et dispose des sièges intégraux avec appuie-tête intégré. Par la suite, Renault sort une version “Société” de sa Renault 5, offrant au VRP un volume de coffre plus important.
La Renault 5 GTL est commercialisée à partir de 1976, pour compléter le bouclier à l’avant de large bande sont apposé sur les flancs de la voiture formant une ceinture de protection contre les petits chocs ou les coups de portières. Elle est dotée du même moteur que la TS, mais dégonflé à 44 ch., avec un carburateur simple corps dont les réglages sont calculés au plus juste et une boîte de vitesses adaptée, notamment grâce à un couple conique très long. Les consommations normalisées descendent ainsi à un niveau extrêmement bas : 4,7 litres à 90 km/h et 6,7 litres à 120 km/h.
En décembre 1974, une Renault 5 plus performante spécialement conçue pour les participants saison 1975 de la coupe Gordini nommée “Gordini Renault – Elf” développe 85 ch. Cette version spécifique compétition a été produite à seulement 150 exemplaires et vendue relativement chère. Ce sera une première étape vers la Renault 5 Alpine.
Cependant Renault ne perds pas de vue que la Renault 5 est prévue pour la conduite en ville et pour cela les ingénieurs conçoivent une version Automatic en 1978, dotée d’un moteur de 1289 cm3 dont la puissance est limitée à 55 ch. Son look générale ressemble à la GTL mais elle a un toit en vinyle noir, des pares-chocs bandeaux de carrosseries et d’autres accessoires peints en noir mats.