Dans les années 50, la voiture incarne la croissance. La capacité de production et le pouvoir d’achat des français augmentent. Jusqu’alors réservés à la classe aisée, les classes populaires peuvent désormais acquérir une voiture neuve ou d’occasion.
De la Ford Vedette à la Simca Vedette
La Vedette continue son histoire sous le nom de Simca de 1954 à 1961. Plusieurs modèles sont proposées dans la gamme :
- la Trianon est un modèle d’entrée de gamme et simplifié pour que son prix soit compétitif face aux voitures populaires ;
- la Versailles est un modèle avec une peinture Bi Tons, des feux antibrouillard, des feux de reculs. Le Pare-Brise et la lunette arrière sont entourés de chromes. Les pneus sont parés de flancs blancs ;
- la Régence est une version luxueuse de la Vedette avec une peinture bi-tons, un intérieur soigné avec un autoradio et des enjoliveurs de roues à rayon ;
- la Marly est la version break de la Versailles. Disponible à partir de février 1956, elle est équipée d’un hayon double portes.
La Simca Vedette est restylée à partir de 1957 avec une nouvelle calandre, un pare-brise semi-panoramique et des petits ailerons à l’arrière. La nouvelle version de la Vedette est équipée d’un moteur V8 de 2351 cm3 développant 84 ch SAE.
La Trianon est renommée Ariane 8, la Beaulieu remplace la Versailles, la Chambord succède à la Régence. Une version “Présidence”, décapotable, transporte Charles de Gaulle lors des cérémonies officielles.
La Renault Dauphine
La Renault Dauphine succède à la Renault 4cv. En 1951, Pierre Lefaucheux décide de trouver une remplaçante à la 4cv. Elle doit être fiable, facile d’entretien et capable de transporter quatre personnes à 115 km/h en consommant 7L/100 km. Après plusieurs essais et un million de km parcourus, la dauphine est présentée le 6 mars 1956 au Palais de Chaillot à Paris. Elle est dotée d’un moteur de 845 cm3 développant 30 ch pour atteindre les 115 km/h. La Renault Dauphine rencontre un franc succès dès le début de sa commercialisation.
La création de l’autoroute
En 1950, le gouvernement français juge qu’il est nécessaire de moderniser le réseau routier en raison de l’accroissement du nombre de voitures. En 1955, le ministère des travaux publics approuve un programme autoroutier. Au tout début, 3500 km d’autoroutes sont prévus. En 1956 et 1957, les premiers concessionnaires d’autoroutes sont créés avec la société des autoroutes Esterel Côte d’Azur et la Société de l’autoroute de la vallée du Rhône.
Sous le signe de l’innovation, la Citroën Ds
La Citroën DS est dessinée par Flaminio Bertoni avec l’aide d’André Lefebvre et l’ingénieur hydraulicien Paul magès. Le projet porté à l’origine le nom de code “VGO” pour Véhicule de grande diffusion”, sous l’impulsion du PDG de Citroën Pierre-Jules Boulanger. Elle est présentée au salon automobile de 1955. La Citroën DS est révolutionnaire autant par les lignes de sa carrosserie que par son confort grâce à sa suspension hydropneumatique. C’est la première voiture à généraliser les systèmes hydrauliques centralisés d’assistance notamment la direction, le freinage et les suspensions hydropneumatiques permettant de faire varier la garde au sol mais les deux cents premiers exemplaires n’ont pas cette possibilité.
D’autres innovations techniques équipent la Citroën DS comme la direction assistée, la boîte de vitesses assistée à commande hydraulique, le freinage assisté par des freins à disque à l’avant, des pivots de direction dans l’axe des roues. Le volant de direction monobranche est conçu de manière à éviter de briser la cage thoracique du conducteur en cas d’accident. A la fin du salon automobile de 1955, 12 000 Citroën DS sont commandées.
La DS est adoptée par le Général de Gaulle comme voiture officielle grâce à son confort et le grand espace offert pour les jambes des passagers arrière. La version “Elysée” est de couleur noir avec une vitre de séparation entre l’avant et l’arrière.
La Citroën DS est dotée d’un moteur quatre cylindres de 1911 cm3 d’une puissance de 75 cv à 4500 tr/m. La DS est une voiture populaire et avant-gardiste avec beaucoup de chromes et s’inspirant des voitures américaines de l’époque.
La Peugeot 403
La Peugeot 403 est présentée au public le 20 avril 1955 au Trocadéro à Paris pour la première. Par la suite, la 403 berline est présentée au salon de l’automobile de Paris en 1957. Le capot est orné d’une tête de lion à la gueule ouverte qui est la mascotte de la marque. Cependant la réglementation change, interdisant les objets saillant à l’avant d’une voiture. Peugeot doit donc changer son symbole du lion par une simple baguette chromée. Les flèches articulées pour le changement de direction sont aussi remplacées par des feux clignotants à l’avant et à l’arrière de la voiture. La 403 a un moteur quatre cylindres en ligne. Une première motorisation essence de 1469 cm3 développe 58 ch associé à une boîte quatre rapports et une seconde motorisation essence de 1290 cm3 développant 42 ch, correspondant à la version la moins chère de la 403. Puis une motorisation Diesel de 1816 cm3 développant 48 ch est utilisée par les taxis parisiens. Une version cabriolet est proposée à partir d’août 1956. Quelques mois plus tard, les versions familiale, commerciale et camionnette bâchée sont commercialisées. 1214123 exemplaires de la Peugeot 403 sont produites jusqu’à son arrêt en 1966.
La Panhard Dyna Z
Panhard réfléchit au remplacement de la Dyna x à la fin des années 40. Un concept car est présenté en 1948 sur la base d’un châssis de la Dyna x avec un moteur de 610 cm3 développant 28 ch. Sa carrosserie est en aluminium, l’aérodynamisme de la voiture est très poussé permettant d’atteindre les 130 km/h avec une consommation d’essence faible entre 3,5 et 5L / 100 km.
Panhard lance le projet en 1950, trois ans plus tard, la Dyna 54 est présentée à la presse au restaurant les ambassadeurs à Paris. Résolument moderne pour son époque, elle souffre au début de problèmes de finition notamment au niveau de l’étanchéité. Elle reste la première voiture a être testé en soufflerie.La voiture peut accueillir jusqu’à six passagers. Conçu avec un maximum de confort tout en assurant la sécurité des usagers, la planche de bord à des formes arrondies et rembourrées, le levier de vitesse est derrière le volant. Le pare-brise et les vitres s’éjectent en cas de chocs. Son moteur de 851 cm3 développant 42 ch peut atteindre les 130 km/h. Cependant sa consommation est plus élevée que sur le prototype puisque la Dyna Z consomme 6L/100 km. Suite à une erreur de Panhard sur le calcul des coûts de production de la Dyna Z, plus élevé que prévu, Panhard est contraint de remplacer le Duranilox par de l’acier. Par conséquent, le poids de la voiture augmente et ses performances en pâtissent. Il faut attendre 1959 pour avoir un moteur permettant de retrouver des performances intéressantes mais la même année la production de la Dyna Z est stoppée.
Dans les années 50, on compte 174 305 immatriculations en France. Les français ont le choix entre 34 marques nationales proposant une cinquantaine de modèles.
Lire le premier épisode : L’automobile dans les années 50
Lire l’article sur L’automobile dans les années 60, épisode 1