En 1972, l’industrie automobile développe de nouveaux modèles de voitures qui marquent l’histoire automobile avec notamment la Renault 5, la Fiat 126 et la Peugeot 104. En 1973, le premier choc pétrolier suscite une grave crise énergétique chez les constructeurs automobiles cependant cette année-là des modèles emblématiques voient le jour à l’image de la Matra Bagheera et la Volkswagen Passat.
La Renault 5, une voiture adaptée à tous
La Renault 5 est commercialisée de 1972 à 1985 dans 13 pays. Un changement sociétal se fait sentir dans les années 60 avec un pouvoir d’achat plus élevé, Renault souhaite développer une voiture à vivre autant bien à l’aise en ville qu’à la campagne, une voiture pour le travail et les congés et celle de la semaine et du week-end. En 1967, Renault travaille sur le projet 122 avec trois objectifs :
- un véhicule de même définition que la 4L mais avec une carrosserie plus agréable ;
- un véhicule restant dans la même zone de prix que la Renault 4, soit moins de 6500 francs ;
- lancement en 1972.
Le projet 122 reçoit le coup de crayon de Michel Boué. La voiture adopte de jolies formes rondes mais l’innovation vient des pare-chocs remplacés par des boucliers en polyester armé. La Renault 5 se dote du moteur de la R8 soit la version 956 cm3 développant 47 ch et permet une vitesse supérieure à 135 km/h grâce à son poids de 730 kg.
Dès son lancement en janvier 1972, le succès de la Renault 5 dépasse tous les espoirs. La R5 est développée dans différentes motorisations et différentes versions : L, LS, TL, GTL, TS,TX, Alpine Turbo et Automatic.
En décembre 1974, une version spécialement conçue pour la compétition est produite sous le nom “Gordini Renault-ELF”. Seulement 150 exemplaires de ce modèle sont vendus. Mais parmi les Renault 5 sportive les plus connues, on trouve : la Renault 5 Alpine et la Renault 5 Turbo. La R5 Alpine est aboutie en mars 1976 avec un moteur de 1397 cm3 développant 95 ch. Elle avoisine les 170 km/h et accélère presque comme un dragster. La Renault 5 Turbo est présentée au salon de l’automobile de Paris en Octobre 1978. La production débute le 20 mai 1980 avec deux couleurs au choix : Bleu Olympe et Rouge Grenade. La Renault 5 Turbo est dotée d’un moteur 4 cylindres en ligne, placé de manière centrale longitudinale avec une cylindrée de 1397 cm3 développant 160 ch à 6000 tr/min et atteignant une vitesse maximum de 200 km/h.
La Renault 5 est l’un des modèles les plus diffusés en France avec une année record en 1980. En 1984, la SuperCinq prend la relève.
La Fiat 126, la bombe de Turin
La Fiat 126 prend le relais de la Fiat 500. Elle est présentée au salon de l’automobile de Turin en 1972 au même moment que la dernière série de la 500. L’objectif est de créer une continuité entre les deux modèles, sans révolutionner le plan de construction de la voiture. La Fiat 126 a un aspect extérieur modernisé. La 126 offre une cylindrée aux dimensions compactes et une économie à l’usage à un prix abordable, ce qui correspond aux besoins de la clientèle.
Pio Manzù, le designer, reprend les lignes nettes et carrées imaginées auparavant pour la Fat City Taxi, créant ainsi une ligne stylistique comme sur la récente Fiat 127. La Fiat 126 est donc une bicorps avec deux portes et quatre places. Mécaniquement, elle reprend le schéma de la Fiat 500 avec un moteur bicylindre refroidi par air, en porte à faux arrière.
Le réservoir d’essence change de place par rapport à la 500 passant du compartiment avant à un emplacement sous la banquette arrière. L’accent est mis sur le sécurité, outre le nouvel emplacement du réservoir d’essence, la colonne de direction est désormais constituée de segments discontinus lui permettant de tomber sans réintégrer l’habitacle en cas de choc frontal.
A partir de 1973, à l’instar de la Topolino et de la 500, la Fiat 126 est proposée dans une version à toit ouvrant en toile. Début novembre 1976, les Fiat 126 Personnal et Personnal 4 sont présentées au salon de l’automobile de Turin avec en nouveauté des pare-chocs en résine à la place des chromes. Dans l’habitacle, un nouveau volant et un tableau de bord restylée et recouvert de moquette équipent la 126. Une suspension plus confortable, des freins plus efficaces et un alternateur à la place de la dynamo complète le Fiat 126.
La Fiat 126 est d’abord équipée d’un moteur de 594 cm3 puis à partir de juillet 1977, le moteur passe à 650 cm3. Cette année-là, quatre séries spéciales sont disponibles : Black et Silver puis Red et Brown, caractérisée par un habitacle plus signé avec des sièges au tissu écossais et des appuis-tête réglables. La Fiat 126 Bis adopte un moteur en forme de sole “comme sur la 500 Gardiniera et Bianchina, un hayon postérieur et un véritable compartiment à bagages équipent cette version. La Fiat 126 Bis est la seule voiture de la gamme des 126 à être équipée d‘un refroidissement par eau.
La production de la Fiat 126 s’arrête en 2000 après avoir été produite uniquement en Pologne dans les années 90.
La Peugeot 104, vivez à 104 % !
La Peugeot 104 est lancée en 1972 en tant que plus petite voiture de la gamme Peugeot avec le titre “de voiture à quatre portes la plus courte d’Europe”. Mesurant à peine 3,58 m, la 104 est considérée comme une petite voiture élégante et stylée, non seulement pour la circulation urbaine mais aussi pour les longs trajets.
Deux ans après le lancement sur le marché de la Peugeot 104 avec un design de Pininfarina, le grand hayon équipe aussi la Peugeot 104 C, qui est plus courte de 22 cm. Plus de 1,6 million d’exemplaires de la Peugeot 104 sont vendues pendant les 16 années de production.
Les nouveaux moteurs en alliage léger, montés transversalement et inclinés avec l’arrière de 72 degrés, avec des vilebrequins à cinq paliers équipent la Peugeot 104. Cette voiture a une capacité étonnante de remorquage des caravanes et des remorques pesant jusqu’à 900 kg. Pour son confort de conduite, elle est dotée de suspensions avant et arrière indépendantes.
La 104 a conquis les acheteurs grâce au coût d’entretien relativement bas et sa faible consommation en particulier au cours du premier choc pétrolier. Elle est équipée d’un moteur quatre cylindres de base de 1,0 litre de 45 ch, qui offre les performances de conduite, qui offre les performances de conduite de la 204 mais avec une consommation de carburant inférieure. Le moteur essence d’1,3 litre, développant 75 ch, offre un tempérament presque sportif à la 104.
En 1976, la petite Peugeot fait sensation. La biplace connue sous le nom de Peugette est une voiture sport minimaliste dotée d’un arceau de sécurité. La petite Peugeot a toujours été la star des podiums des salons automobiles internationaux car elle donne un nouveau souffle aux roadsters.
Des modèles spéciaux sont aussi disponibles comme la 140 C ou encore la 104 ZS à trois portes de type coupé qui ont conquis le cœur des femmes. La prédécesseur de la GTI, la 104 ZS Rallye avec spoilers, évasements d’ailes et d’une puissance de 80 ch, est particulièrement populaire auprès des jeunes hommes. L’étude de sécurité 104 VLS (Véhicule Léger de Sécurité) de 1979, Peugeot démontre que même les petites voitures peuvent garantir une grande protection aux passagers et aux piétons.
La production de la Peugeot 104 est arrêtée en 1988 et n’a pas eu de remplaçante jusqu’en 1991 où la Peugeot 106 comble l’écart dans la gamme des modèles de la marque Peugeot.
1ère crise énergétique
Le premier choc pétrolier débute le 23 décembre 1973. Le prix du pétrole augmente de 112 %. Cette crise a pris racine deux avant auparavant lorsqu’en pleine guerre du Kippour, les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) décident de fermer les robinets pour les pays soutenant Israël dans cette guerre.
Les 16 et 17 octobre 1973, l’OPEP décide d’ augmenter de 70 % le prix du baril brut et de réduire mensuellement de 5% la production pétrolière jusqu’à l’évacuation des territoires occupés et de la reconnaissance des droits des Palestiniens. Un embargo sur les livraisons aux Etats-Unis puis au Pays-Bas est décidé le 20 octobre. Le prix du baril s’envole passant de 2,32 $ à 9 $. La pénurie crée la panique pendant que les prix continuent à monter.
ar conséquent, la France annonce une série de mesures d’économie d’énergie avec la limitation de la vitesse sur autoroute à 120 km/h, l’arrêt des émissions de télévision à 23 h, l’extinction des vitrines la nuit et la construction de centrales nucléaires pour une indépendance énergétique face au pétrole.
Malgré la crise, l’industrie automobile continue à proposer des nouveaux modèles de véhicules.
Bagheera, l’irrésistible panthère de Matra Simca
La Matra Simca Bagheera est le fruit de la collaboration entre les deux marques Matra et Simca. Elle est produite de 1973 à 1980 à 47 7796 exemplaires.
La Bagheera est présentée à la presse le 14 avril 1973 et les premiers modèles sont livrés en juillet 1973. L’objectif de la voiture est de pouvoir transporter trois adultes de manière confortable. La Bagheera offre donc trois vraies places de front. Elle est équipée d’une carrosserie en composite : polyester armé en fibre de verre. Matra propose la voiture avec le moteur “Poissy” de la Simca Ti d’une cylindrée de 1294 cm3 développant 84 ch DIN à 6000 tr/min lui permettant d’atteindre les 180 km/h.
La série limitée Courrège est disponible de 1975 à 1977. Elle se dote d’un intérieur complètement blenc imaginé par le couturier André Courrège. La même année, la Bagheera S est proposée avec un moteur de 1442 cm3 provenant de la Simca 1308 GT. Elle développe alors 90 ch DIN à 5800 tr/min.
Le restylage de la Bagheera intervient en 1976 avec des pare-chocs enveloppants, une plus grande surface vitrée et plusieurs améliorations techniques. Les modèles de base reçoivent une nouvelle autorisation en 1979 passant de 1294 cm3 à 1442 cm3 avec un simple carburateur, lui fait perdre de la puissance. Elle ne développe plus que 84 ch DIN à 5000 tr/min.
La production de la Matra Simca Bagheera s’arrête en 1980 au profit de la Matra Murena.
La volkswagen Passat
En mai 1973, après la K70 refroidie par eau et à traction avant , une nouvelle voiture innovante pour la marque est présentée : la Volkswagen Passat. Volkswagen charge le designer italien Giorgetto Giugiaro de concevoir une voiture milieu de gamme avec un hayon. Giugiaro prend l’Audi 80 B1 comme base et dessine un hayon harmonieux à l’arrière, la partie avant change légèrement et avec des phares ronds ou carrés selon les versions.
La Passat est disponible avec différents moteurs installés longitudinalement refroidis par eau : en entrée de gamme, un moteur 1,3 litre développant 55 ch suivi d’un moteur 1,5 ch développant 75 ch et un moteur TS avec 84 ch.
La Volkswagen Passat TS impressionne par ses doubles phares ronds, son volant sport à trois branches et sa console centrale avec des instruments supplémentaires.
Dès janvier 1974, la version break est présentée. Appelée Passat Variant, elle rencontre un énorme succès dès le début. Le break dispose de quatre portes et d’un espace de chargement de 1500 litres.
En 1977, la Passat reçoit un lifting. La partie avant est redessinée et abaissée, les pare-chocs sont dans un plastique robuste et des clignotants avant sont placés sur le côté des phares. Un tout nouveau tableau de bord et des innovations techniques comme le frein à main autoréglable équipent la Passat. La TS adopte un nouveau nom GLS et comporte des phares doubles ronds. La Passat avec un moteur diesel est disponible à partir de juillet 1978. En février 1979, une autre variante est commercialisée avec un moteur à injection de 1,6 litre provenant de la Golf GTI, qui s’appelle la Passat GLI. La production de la Passat première génération s’arrête à l’automne 1980.
En 1974, nombreuses voitures sont commercialisées par les constructeurs automobiles notamment chez Volkswagen qui continuent l’extension de sa gamme Watercooled mais on trouve également un nouveau modèle chez Citroën, chez Ford et dans les modèles haut de gamme, la Lamborghini Countach sort cette année-là.
Crédits photos : Volkswagen, Fiat, Peugeot, Wikimédia Commons, Renault
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