Les années 80 marquent une époque emblématique pour l’industrie automobile, avec des modèles légendaires qui laissent leur empreinte. Parmi eux, la Fiat Uno, la Peugeot 205 et les Renault 9 et 11 brillent par leur popularité, offrant un mélange unique de style, de performances et de caractère dans une décennie mémorable pour les amateurs de voitures anciennes.
La Fiat Uno : l’alliance parfaite entre performance et économie
Héritière de la Fiat 127, la Fiat Uno est un symbole de l’innovation et de la technologie de l’époque avec des dimensions compactes, une grande maniabilité, des finitions abouties et fabriquée sur des chaînes de montage automatisées. La Fiat Uno est présentée au début de l’année 1983 dans une ville symbole de la conquête spatiale à Cap Canaveral en Floride.
La Fiat Uno est dessinée par Italdesign de Giorgetto Giugaro (qui a dessiné de nombreuses voitures depuis 1968). Cette petite compacte dispose de deux volumes, d’un grand coffre et d’un pare-brise très incliné. Cette icône automobile des années 80 séduit par ses lignes épurées. Ses portières enveloppantes et son hayon légèrement galbé confèrent à ce modèle une allure emblématique.
Le tableau de bord offre une ergonomie avancée, avec des commandes satellites disposées stratégiquement autour des instruments et une étagère spacieuse. Un agencement astucieux pour une expérience de conduite optimale.
La gamme Fiat Uno propose une variété de motorisations essence performantes : un moteur de 903 cm3 délivrant 45 ch, un autre de 1116 cm3 offrant 55 ch, et un puissant 1301 cm3 générant 70 ch. Ensuite, la Fiat Uno s’est enrichie d’une option diesel de 1301 cm3 développant 45 ch. Les adeptes des transmissions manuelles ont le choix entre des boîtes 4 ou 5 rapports, tandis qu’une boîte automatique à variation continue, vendue à titre expérimental, la Uno-Matic est réservée à une clientèle sélectionnée. La version automatique définitive est commercialisée à partir de 1987 sous le nom Uno Selecta. Sept versions de la Fiat Uno sont alors commercialisées entre des versions 3 ou 5 portes, en version normale ou plus évoluée “S”.
La qualité s’est considérablement accrue grâce à une sélection minutieuse des matériaux et à un investissement financier considérable. Cinq années d’études et de conception, avec un budget d’environ 1000 milliards de lires, sont consacrées, faisant de cette réalisation le plus important investissement jamais réalisé par Fiat. L’utilisation de robots pour l’assemblage et la peinture, une première à l’usine de Mirafiori, améliore considérablement l’uniformité et la qualité de la production grâce à une mécanisation sophistiquée.
La Fiat Uno connaît un succès fulgurant, séduisant à la fois le grand public et les connaisseurs qui l’ont élue Voiture de l’année en 1984. Ses atouts majeurs résident dans son habitacle spacieux pouvant accueillir jusqu’à cinq personnes et son grand coffre facilement accessible via le hayon. L’innovant tableau de bord, équipé de satellites latéraux permettant un contrôle total, est également très apprécié. Seul le levier du clignotant, par tradition, se trouve derrière le volant. Les commandes de climatisation sont judicieusement placées plus bas, au centre, sous les grilles de ventilation. De plus, l’essuie-glace central unique sur le pare-brise se révèle efficace, offrant des vitesses intermittentes variables.
La crise pétrolière de la fin des années 70 suscite de l’inquiétude chez les constructeurs et les consommateurs. Fiat réagit en proposant une version économique de la Fiat Uno avec la version 45 ES (Energy Saving), équipée d’un allumage électronique et d’un dispositif de coupure du moteur au ralenti, réduisant ainsi la consommation. Le tableau de bord de la Uno affiche en temps réel la consommation, et un voyant lumineux incite le conducteur à passer à une vitesse supérieure. Les enjoliveurs spécialement conçus améliorent l’aérodynamisme et réduisent la consommation de carburant.
Fidèle à l’héritage de la Fiat 127, la Uno propose également une version diesel de 45 chevaux, disponible en version 3 portes Uno D et 5 portes Uno DS.
Au fil des années, les mises à jour de la Fiat Uno concernent principalement les motorisations. En juin 1985, le nouveau moteur FIRE (Fully Integrated Robotized Engine) de 999 cm3, à arbre à cames en tête, est introduit. L’usine technologique de Termoli produit le nouveau moteur FIRE de la Fiat Uno, qui est ensuite utilisé dans de nombreuses autres générations de FIRE. Le moteur de base de 903 cm3, avec bras et culbuteurs, est uniquement utilisé pour l’entrée de gamme Uno 45 Sting, qui est également présent dans la deuxième série.
En avril 1985, la Uno Turbo i.e. est présentée, équipée d’un moteur turbo de 1301 cm3, d’un turbocompresseur IHI, d’une centrale électronique Marelli Microplex et d’injecteurs électromagnétiques auto-refroidissants. Avec ses 105 chevaux, il s’agit de la version la plus puissante de la Uno. Des suspensions plus rigides, un système de freinage optimisé, des jantes en alliage avec des pneus à profil bas, un spoiler arrière et un intérieur sportif complètent le caractère féroce de cette petite voiture, capable d’atteindre les 200 km/h. En 1986, la version diesel reçoit également un turbo, et la Uno 70 Turbodiesel fait son apparition avec son moteur de 1367 cm3 développant 70 chevaux.
Ces deux versions turbocompressées, bien qu’ayant des connotations différentes, sont les fleurons de la production de la Uno. La version essence devient le rêve des jeunes amateurs de performances et de vitesse, incarnant une voiture reconnaissable mais sans être ostentatoire. La version diesel, quant à elle, est la compagne idéale de la vie quotidienne pour ceux qui doivent parcourir de longues distances. Chacune offre le meilleur rapport qualité-prix de son époque dans sa catégorie respective.
La Fiat Uno a su concilier performance et économie, répondant ainsi aux besoins des conducteurs soucieux de leur consommation tout en offrant des sensations de conduite exaltantes.
La seconde série est présentée au salon de Francfort en 1989 avec quelques modifications esthétiques et une nouvelle motorisations empruntés à la Fiat Tipo. La cylindrée et la puissance de la Uno Turbo i.e. augmentent : 1372 cm3 pour 116 ch qui descendent à 111 dans la version dotée d’un catalyseur.
La production de la Fiat Uno est arrêtée en 1995 pour laisser la place à la Fiat Punto après près de 6 millions d’exemplaires produits en 12 ans. Cependant elle reste produite dans plusieurs pays à travers le monde pour les marchés locaux jusqu’en 2014. La Fiat Uno reste un modèle emblématique de la marque dans les années 80 notamment par le fait d’avoir introduit l’automatisation dans la production automobile mais également par l’utilisation des moteurs FIRE modernes.
La Peugeot 205, quel sacré numéro !
La légendaire Peugeot 205 est un véritable emblème de l’industrie automobile française et sans aucun doute l’un des modèles les plus prisés de la marque au lion. Cette voiture emblématique connaît un succès fulgurant tout au long de sa production, de 1983 à 1998.
Au terme des années 70, le groupe PSA, résultant de la fusion de Peugeot, Chrysler France et Citroën, traverse une période financièrement délicate. Il est donc impératif de concevoir un nouveau modèle populaire pour sauver le groupe de l’effondrement.
Le projet M24 voit le jour chez Peugeot en 1977. Après la création d’un premier prototype en 1981, la production de la Peugeot 205 démarre en 1982. Cette voiture compacte incarne les ambitions d’un cahier des charges ambitieux : légèreté, aérodynamisme, motorisation hautement performante, compacité et habitabilité maximale. Son design novateur et dynamique la distingue des petites voitures traditionnelles. Avec seulement 3,70 mètres de longueur, la Peugeot 205 résulte de la collaboration entre les stylistes de Pininfarina et ceux de Peugeot, notamment Gérard Welter pour l’extérieur et Paul Bracq pour l’intérieur. Son excellente conception facilite sa fabrication tout en offrant un niveau de qualité supérieur.
Le 23 février 1983, Jean Todt, directeur de Peugeot Talbot Sport, présente la fameuse Peugeot 205 Turbo 16. Le lendemain, le 24 février 1983, marque le début de sa commercialisation en France.
La Peugeot 205 est disponible en versions 3 et 5 portes, avec différentes déclinaisons (de base, GL, SR et GT) et propose quatre motorisations : XV8 (984 cm³, 45 ch), XW7 (1 124 cm³, 50 ch), XY7 (1 360 cm³, 60 ch) et XY8 (1 360 cm³, 80 ch). Elle est également proposée en version cabriolet et en éditions spéciales (Lacoste, Roland Garros, Junior, etc.). En septembre 1983, des versions diesel font leur apparition sur le marché. La Peugeot 205 Diesel est notamment largement utilisée par les auto-écoles et les entreprises.
Dès son lancement, la Peugeot 205 rencontre un immense succès auprès des automobilistes français et européens.
La Peugeot 205 GTI est dévoilée en janvier 1984 avant d’être commercialisée le 1er mars 1984 au prix de 67 600 francs. Elle est équipée d’un moteur de 1 580 cm³ de type XU, également utilisé sur la Peugeot 305 GT et la Citroën BX 16. Pour la Peugeot 205, ce moteur reçoit l’injection Bosch LE Jetronic, augmentant sa puissance de 94 ch à 105 ch. Disponible uniquement en version 3 portes, la Peugeot 205 GTI rivalise rapidement avec la Golf I GTI. Elle se distingue par ses élargisseurs d’ailes en plastique, ses bandes latérales, ses pare-chocs ornés d’une liseré rouge, ses logos « 1.6 » et GTI sur les montants des custodes arrière, ses phares supplémentaires dans le bouclier avant, ses freins à disques ventilés à l’avant, ses larges tambours à l’arrière, ses sièges baquets en tissu, ses vitres électriques en option et sa moquette rouge. En décembre 1984, Peugeot Talbot Sport propose un kit « PTS » pour 15 000 francs de plus, comprenant une nouvelle culasse, un nouvel arbre à cames et des soupapes modifiées, portant ainsi la puissance de 105 ch à 125 ch. En 1986, Peugeot offre à la 205 GTI un nouveau moteur de 1,6 L développant 115 ch, suivi d’un moteur de 1,9 L développant 130 ch.
Lors du Salon de Paris en septembre 1986, une nouvelle version de la 205 GTI est présentée, équipée du moteur XU9JA de 1 905 cm³ développant 130 ch. Un logo « 1.9 » est apposé sur le montant des custodes arrière et elle arbore des jantes de 15 pouces. Les sièges sont en version semi-cuir, tandis que le levier de vitesse et le volant sont en cuir. Les dernières versions de 130 ch sont commercialisées en octobre 1992, puis la version 1.9 L voit sa puissance diminuer à 122 ch en raison de la catalyse et de la réduction du taux de compression pour la rendre compatible avec le sans plomb 95.
La Peugeot 205 GTI est également proposée dans des versions spéciales : la Grand Prix, la Sport, la Top Line, la Magic, l’Australia, et la plus recherchée, la Griffe, avec sa couleur fluorite et ses jantes gris anthracite. Au total, 332 942 exemplaires de la 205 GTI ont été produits.
Différentes séries spéciales de la 205 sont aussi commercialisées comme les versions Rallye et Rolland Garros.
La Peugeot 205 est un immense succès commercial, avec plus de 5,3 millions d’exemplaires vendus dans le monde entier. Elle est remplacée en 1998 par la Peugeot 206. La Peugeot 205 restera à jamais un numéro inoubliable.
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Renault 9 et Renault 11 : Deux classiques intemporels de l’automobile française
Dans l’histoire de l’automobile française, certaines voitures laisse une empreinte indélébile et deviennent des classiques incontournables. Parmi celles-ci, la Renault 9 et la Renault 11 occupent une place spéciale dans le cœur des amateurs de voitures rétro. Ces deux modèles de voitures, lancés au début des années 80, inaugurent une nouvelle plate-forme technique qui sera utilisée sur de nombreux modèles de la marque par la suite.
La Renault 9 est présentée pour la première fois au public en septembre 1981 au salon automobile de Francfort, succédant ainsi à la Renault 14. Elle est conçue comme une berline à trois volumes et vise une clientèle en quête d’une voiture familiale, polyvalente et économique. La voiture présente une carrosserie assez angulaire avec le moteur à l’avant. Les pare-chocs avant et arrière en plastique, les phares rectangulaires et les feux arrière contribuent à donner à la voiture une apparence presque symétrique.
Sous le capot, la Renault 9 proposait une gamme de moteurs essence et diesel, offrant ainsi un équilibre entre performance et économie de carburant. Au départ, les clients peuvent choisir le moteur Cléon de 1,1 litre développant 47,5 ch, disponible en versions C, TC, GTC et TCE. Renault propose également une variante de 1,4 litre avec 60 ch pour les versions TL, GTL et TLE, ainsi qu’un moteur identique développant 72 ch grâce à l’utilisation d’un double carburateur Weber dans les versions TS, GTS et TSE. Une version de 1,4 litre avec boîte automatique de 68 ch apparaît également peu de temps après.
La Renault 9 C est à l’origine de ce programme. Le moteur de 1,1 litre est placé transversalement à l’avant, ce qui constitue une première pour la production interne de la marque. Dans le cas de la R14, le moteur est également transversal, mais il provient entièrement de Peugeot, tout comme la boîte de vitesses et le sous-châssis. Pour la R9, Renault a adapté le moteur Cléon avec une boîte de vitesses intégrée pour un montage transversal, une solution qui sera également utilisée ultérieurement sur la Renault 11, la Super 5, l’Express et la Twingo.
Cette voiture a rapidement conquis plusieurs automobilistes au-delà des frontières de la France en raison de ses qualités économiques. En outre, la Renault 9 a remporté le titre convoité de « Voiture de l’Année » en 1982, renforçant ainsi sa position sur le marché automobile.
Renault commercialise de 1983 à 1987 sur le marché Nord-Américain une version spécifique de la Renault 9 appelé alors Renault Alliance. A cette période Renault prend le contrôle d’American Motors Company. La voiture est assemblée dans l’usine de Kenosha, dans le Wisconsin et distribuée par AMC. Destinée aux Etats-Unis et au Canada, la Renault Alliance doit s’adapter aux normes techniques de ces pays. La Renault Alliance passe un crash test de plus qu’en Europe. Renault renforce des pièces, intègre des pare-chocs et freins de stationnement spécifiques, répond à des normes de pollution plus sévères (qui varient selon les Etats !) et effectue des tests d’inflammabilité plus stricts.
Renault lance en avril 1983 la Renault 11. Ce nouveau modèle se base sur la Renault 9 commercialisée à partir de septembre 1981. La Renault 11 est une bicorps avec un hayon et d’une glace bombée. Disponible dès son lancement en versions 3 et 5 portes, avec de nombreuses motorisations, la Renault 11 se distingue par un équipement très riche, voire exceptionnel pour cette catégorie de véhicules. Mais surtout, avec ses versions « Electronic », la Renault 11 est la première voiture de grande série à bénéficier d’éléments high-tech comme un tableau de bord à affichage numérique et un système de synthèse vocale qui prévient le conducteur en cas de problème ou de portière mal fermée.
La Renault 11 répond aux attentes d’une clientèle attirée par une conduite sportive. Avec ses 105 ch et son équipement très complet, elle est uniquement proposée en version 3 portes à ses débuts, suivie d’une version 5 portes un an plus tard, ainsi que d’une série spéciale pour le marché français, la Renault 11 Turbo Zender. La Renault 11 devient ainsi un modèle clé de la marque, qui a entamé avec la Renault 9 le premier acte du renouvellement complet de sa gamme.
Renault 11 se démarque de sa sœur, la Renault 9, avec sa calandre à 4 phares et son hayon équipé d’une bulle distinctive rappelant celle de la Fuego. Un an après son lancement en mars 1984, Renault commercialise la version sportive, Renault 11 Turbo. En 1989, elle cède sa place à Renault 19, après avoir été actualisée esthétiquement et dotée de nouvelles motorisations plus puissantes.
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Focus sur l’automobile dans les années 80
- L’automobile dans les années 80 épisode 1
- L’automobile dans les années 80 épisode 2
- L’automobile dans les années 80 épisode 3
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Crédit photos : Renault, Stellantis, Wikimedia commons, Vintage Road Trip