En 1983, Renault bouscule l’industrie automobile européenne en introduisant le Renault Espace, le tout premier monospace familial, transformant ainsi le paysage des véhicules familiaux. L’année suivante, la marque au losange dévoile la Renault 25, une berline haut de gamme, offrant une gamme variée de versions équipées d’options modernes et luxueuses. Pendant ce temps, chez nos voisins allemands, Opel dévoile fièrement la cinquième itération de son emblématique Opel Kadett.
Renault dévoile l’Espace, le premier monospace révolutionnaire
En 1983, c’est une véritable révolution dans le monde de l’automobile que Renault dévoile au public. La toute première voiture à vivre voit le jour, portant un nom emblématique désormais gravé dans l’histoire de la marque au losange : Espace. Cette année-là marque la naissance de l’Espace I, un monospace familial d’une envergure inédite sur le marché européen.
Le projet est initialement pensé par Philippe Guédon, le PDG de Matra, en 1979. Soucieux de trouver un successeur à la Bagheera et au Rancho sur les chaînes de montage, il est particulièrement intéressé par l’idée du van, qu’il a découvert lors d’un voyage aux États-Unis. Antoine Volanis, le styliste des Matra des années 70, travaille sur le design de ce futur véhicule familial. Le projet P13 voit le jour en mars 1979 avec un moteur à l’avant, des rangées de sièges en position classique et une longueur de 4,18 mètres. Le mois suivant, des maquettes pleines et creuses sont réalisées. Le projet P16 est présenté à l’automne au groupe PSA, et les réactions sont positives. PSA demande à Matra de proposer de nouvelles idées. Le P17 est réduit de quelques centimètres, passant de 4,18 mètres à 3,84 mètres, mais ce projet est jugé insuffisamment habitable et n’est pas retenu. Le P18, mesurant 4,18 mètres avec un empattement de 2,60 mètres et une moquette remontant jusqu’au tableau de bord, est proposé en 1981. À cette époque, la carrosserie prend son aspect définitif, et des variantes sont étudiées, telles que la version pick-up ou la version fourgon. Cependant, Peugeot rencontre des difficultés financières à la suite du rachat de Chrysler Europe (Talbot) et d’une partie de Matra, et décide de se concentrer sur la Peugeot 205, refusant ainsi le projet P18. Celui-ci est alors proposé à Citroën après avoir été basé sur la BX, mais le projet ne reçoit pas de suite favorable.
Le projet évolue ensuite en P23 en octobre 1982, sur la base de la Renault 18, avec un empattement réduit et un porte-à-faux avant rallongé. Le P23 est équipé du train avant de la Fuego puis présenté au PDG de la Régie Renault en décembre 1982. Il est adapté chez Renault avec des formes plus assouplies. L’accord entre Matra et Renault est signé en juin 1983, et en janvier 1984, les modèles de présérie sortent des chaînes sous le code J11.
Pour cette nouvelle création, Renault opère un changement radical dans sa stratégie de dénomination en abandonnant les noms alphanumériques utilisés jusqu’alors. C’est ainsi que l’appellation « Espace » est choisie pour cet étonnant « ORNI » (objet roulant non identifié).
Sylvia dos Santos, explique : « D’un point de vue sémantique, Espace est un mot très intéressant car sa traduction est proche dans plusieurs langues, ce qui le rend facile à comprendre par le plus grand nombre. Sa sonorité est douce, sa phonétique est harmonieuse et il évoque immédiatement le confort, la vie à bord enrichie et les technologies. »
Outre ses dimensions et sa carrosserie monovolume, le Renault Espace se distingue par son aménagement intérieur. L’Espace dispose de 7 places grâce à ses 2 ou 3 rangées de sièges. Il est également modulable avec la possibilité de faire pivoter les sièges pour transformer l’habitacle en un salon confortable, et la partie arrière peut aisément se transformer en une large surface de chargement.
Grâce à une grande surface vitrée, l’intérieur de l’Espace est inondé de lumière, rendant l’habitacle encore plus spacieux et confortable. Doté d’un comportement routier comparable à celui d’une berline et équipé des motorisations allant de 1 995 cm3 à 2 164 cm3 développant de de 88 à 120 cv, l’Espace I s’impose comme le modèle de choix pour les familles qui recherchent un véhicule familial haut de gamme adapté aux longs voyages.
« On n’a jamais été aussi bien sur Terre que dans l’Espace »
Toutes ces caractéristiques novatrices de l’Espace I deviendront l’ADN de cette lignée de véhicules à travers les générations. Innovantes et synonymes de succès, elles contribueront largement à la renommée mondiale du nom Espace, faisant de ce monospace familial un incontournable sur le marché automobile.
La première génération du Renault Espace s’arrête en 1991 pour laisser place à la seconde génération après 191 694 exemplaires commercialisés.
Renault invente la R25, Renault n’a pas dit son dernier mot
Renault lance la Renault 25 en 1984 pour remplacer les modèles R20 et R30, avec une volonté claire de rivaliser avec les berlines haut de gamme allemandes.
A la fin de l’année 1983, Renault dévoile les premières images de cette berline élégante dessinée sous la houlette de Robert Opron. Cette voiture bi-corps présente un hayon, mais le département design de Renault a imaginé une approche novatrice en créant une « bulle » vitrée pour éliminer l’aspect du hayon, donnant ainsi à la voiture une allure de berline tri-corps.
Sous le capot, la Renault 25 est équipée de cinq motorisations différentes, offrant un choix entre l’essence et le diesel, avec des moteurs de 4 ou 6 cylindres, et des versions carburateur, injection ou turbo. Le modèle doté d’un moteur de 2,2 litres développe une puissance de 123 chevaux, permettant d’atteindre une vitesse de pointe de 195 km/h. À l’époque, la voiture est équipée d’avancées technologiques remarquables, en fonction de la finition choisie, comme un ordinateur de bord, une jauge numérique pour le carburant, un verrouillage des portes par télécommande infrarouge, les lève-vitres électriques et la direction assistée. La gamme se décline en cinq niveaux de finitions, allant du modèle de base avec commandes au volant de la radio jusqu’à la version la plus luxueuse, la Baccara. Deux types de transmissions sont proposés : une mécanique à 5 rapports ou une automatique à 3 rapports.
Au lancement de la Renault 25, les clients peuvent choisir parmi une variété de couleurs pour personnaliser leur véhicule, comprenant des teintes telles que le Gris Nuage, le Sépia, le Beige Aurore, le Rouge Bordeaux 721, le Bleu Schiste, le Gris Argent, le Blanc 355, le Noir Verni et le Vert Lagon. Ultérieurement, de nouvelles options de couleurs apparaissent pour enrichir le choix des passionnés de cette berline emblématique. Ainsi, lors de l’introduction de la V6 Turbo, le Rouge Titan s’ajoute à la palette chromatique, offrant une teinte dynamique pour accompagner la puissance du moteur. Par la suite, le Sépia laisse place au Chanel, tandis que le Gris Nuage est remplacé par le Cendre, apportant ainsi des nuances raffinées à la gamme de couleurs. Au fil des années, d’autres teintes de carrosserie voient le jour pour répondre aux goûts changeants de la clientèle. Les propriétaires de Renault 25 peuvent ainsi découvrir des modèles arborant des couleurs telles que le Bleu Orage, le Beige Antilope, le Bordeaux Montmorency, le Brin Arabica, le Vert Menthe, le Bleu de Prusse et le Beige Alpaga.
En avril 1985, la Renault 25 Limousine est dévoilée, ciblant une clientèle haut de gamme. Conçue par Heuliez, elle se distingue par son allongement de 23 centimètres par rapport à la version classique. Cette déclinaison est disponible en trois motorisations : V6 injection, V6 Turbo et V6 Turbo Diesel. Deux niveaux de finitions sont proposés, offrant au choix une banquette arrière ou un pack Exécutive, qui propose deux sièges indépendants à l’arrière pour un confort supérieur lors des déplacements professionnels. Cependant, malgré ces caractéristiques premium, la Renault 25 Limousine est confrontée à un échec commercial, poussant Renault à cesser sa production dès 1986.
En mars 1985, Renault dévoile la nouvelle Renault 25 V6 Turbo, une véritable arme de concurrence destinée à défier directement les prestigieuses et performantes BMW et Audi sur le marché automobile. Grâce à une modification du moteur PRV, Renault a insufflé à cette berline des performances élevées. La Renault 25 V6 Turbo se positionne résolument dans la catégorie des bolides haut de gamme, avec une vitesse de pointe impressionnante dépassant les 225 km/h, rivalisant ainsi avec les meilleures voitures de sa classe en termes de puissance et de vitesse. Dotée en série du système de freinage antiblocage (ABS), la 25 V6 Turbo bénéficie d’une sécurité renforcée pour offrir une expérience de conduite confiante sur les routes. Mais ses atouts ne s’arrêtent pas là. En effet, la voiture se distingue par ses performances exceptionnelles, une souplesse d’utilisation remarquable, ainsi qu’une habitabilité généreuse qui assure un confort élevé pour les passagers. Son comportement routier se veut rassurant et stable, offrant une conduite agréable et maîtrisée en toutes circonstances. La Renault 25 V6 Turbo est disponible sur le marché au prix de 175 000 francs, positionnant cette berline haut de gamme comme une option séduisante pour les automobilistes à la recherche de puissance, de luxe et de performance.
En juin 1988, la Renault 25 s’offre une métamorphose avec un restylage de grande envergure. Cette berline emblématique de Renault voit sa face avant redessinée, adoptant un nouveau visage pour séduire les automobilistes en quête de modernité. De nouveaux feux arrière viennent compléter cette évolution esthétique, ajoutant une touche de fraîcheur et d’élégance à l’arrière de la voiture. À l’intérieur, des matériaux inédits rehaussent le niveau de raffinement, offrant aux passagers un confort haut de gamme. Mais ce n’est pas tout, la Renault 25 se démarque également avec des ajustements au niveau du train avant, subtilement retravaillé pour améliorer les performances routières de ce véhicule emblématique.
Dès octobre 1988, Renault met sur le marché la version prestigieuse de la Renault 25, la Baccara. Arborant une sellerie en cuir et des boiseries luxueuses, cette déclinaison incarne le summum du luxe et du raffinement à bord d’une berline. Un véritable écrin automobile pour les amateurs de confort et d’élégance. La Renault 25 Baccara propose également un choix de motorisations haut de gamme pour répondre aux attentes des passionnés de performance. Les clients peuvent opter entre le puissant V6 Injection et le dynamique V6 Turbo, offrant des sensations de conduite inégalées.
La Renault 25 est commercialisée jusqu’en 1992 avec un total de 780 976 voitures sorties des chaînes de production.
L’Opel Kadett, une icône allemande des années 80
En 1984, Opel fait sensation sur le marché automobile en lançant la cinquième génération de sa légendaire Kadett. Une ère nouvelle s’ouvre pour ce modèle emblématique, avec des améliorations révolutionnaires qui font honneur à son héritage. Le constructeur allemand mise résolument sur l’aérodynamisme, et le résultat est époustouflant : un coefficient de traînée incroyable de 0,32.
La nouvelle gamme Opel Kadett frappe fort dès son lancement, offrant aux clients un choix varié de trois versions de carrosserie : 2 portes, 4 portes et un spacieux break. Mais ce qui attire véritablement l’attention, c’est la diversité des motorisations proposées. Les amateurs de sensations fortes ont le choix entre des moteurs de 1200 cm3, délivrant une puissance de 55 ch, ou un diesel atmosphérique de 1600 cm3, offrant 54 ch sous le capot.
Opel maintient le rythme effréné, car en septembre 1985, trois nouvelles versions de carrosserie voient le jour. Une berline 3 volumes, un cabriolet et une fourgonnette élargissent la gamme, comblant ainsi les attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante.
L’année 1986 marque un tournant pour l’Opel GSI avec l’introduction d’un moteur de 2000 cm3 à 8 soupapes équipé d’une injection Bosch Motronic. Cette mise à niveau propulse la Kadett GSI vers de nouveaux sommets en lui conférant une puissance impressionnante de 130 ch (20SEH), succédant au 1 800 cm3 (18E) qui offrait une puissance de 115 ch.
Mais les ingénieurs d’Opel ne s’arrêtent pas là. En 1987, la Kadett bénéficie d’un lifting bien mérité. Des pare-chocs avant et arrière flambant neufs font leur apparition sur la Kadett GT, tandis que le moteur de 1600 cm3 subit des améliorations pour augmenter son taux de compression, améliorant ainsi ses performances et son efficacité.
L’année 1989 marque un tournant majeur pour la gamme Opel Kadett, qui s’enrichit de nouveaux véhicules utilitaires. Cette décision stratégique permet à Opel de toucher un public plus large et de s’affirmer davantage sur le marché automobile.
Les années suivantes voient l’élargissement de la gamme avec l’introduction de séries spéciales telles que « Exclusive », « Cabrio Fashion » ou encore « Ultima ». Cependant, en cours d’année 1991, l’Opel Kadett cède la place à l’Opel Astra F, à l’exception du cabriolet qui demeure au catalogue en attendant l’arrivée de l’Opel Astra cabriolet. Au total, pas moins de 3,8 millions d’Opel Kadett de cinquième génération trouvent preneurs aux quatre coins du globe, scellant ainsi le statut d’icône de ce modèle hors du commun.
Crédit photos : Renault, Wikimedia commons, Artcurial Motorcars
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Focus sur l’automobile dans les années 80
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