A la fin des années 80 plusieurs voitures emblématiques de la décennie sont commercialisées et préfigurent le design de la décennie suivante. L’Opel Vectra A a marqué par son design aérodynamique. La Renault 19, polyvalente et fiable, a conquis le marché européen. La Fiat Tipo a révolutionné le milieu de gamme avec son ingénierie brillante. Ces véhicules ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire automobile.
L’Opel Vectra A, un classique de l’automobile européenne
L’Opel Vectra A est une voiture produite par le constructeur automobile allemand Opel, filiale de General Motors, entre 1988 et 1995. Elle est la première de la lignée des Vectra, une série de berlines qui laisse une marque indélébile sur le marché automobile européen.
La Vectra A est conçue pour succéder à l’Opel Ascona, une berline populaire qui a marqué les esprits dans les années 70 et 80. La Vectra A est lancée en 1988 et s’impose rapidement comme l’une des voitures les plus populaires en Europe. La Vectra A est commercialisée sous différentes marques en fonction des pays : Opel pour l’Europe, Vauxhall pour le Royaume-Uni, Holden pour l’Australie, Chevrolet pour l’Amérique latine et Saturn (automobile) pour l’Amérique du Nord.
Dès le premier regard, la Vectra A impressionne par son design épuré et aérodynamique. Ses lignes fluides et son profil élancé lui confèrent une esthétique moderne qui préfigure le design automobile de la décennie suivante. La Vectra A est disponible avec une gamme de moteurs essence et diesel, offrant un équilibre entre économie de carburant et puissance. Les moteurs essence, allant de 1,4 litre à 2,0 litres, proposent des performances respectables pour l’époque, tandis que les moteurs diesel offrent une option plus économique pour les conducteurs soucieux de leur consommation.
Les performances de la Vectra A sont solides pour son époque, avec une version sportive telle que la Vectra 2000 16V offrant une puissance de 150 chevaux et une vitesse de pointe de près de 218 km/h. Ces performances contribuent alors à renforcer la réputation sportive d’Opel sur le marché européen.
La Vectra est disponible à partir de janvier 1989 dans une version à transmission intégrale : la Vectra 2.0i 4×4. Une automobile à la pointe de l’innovation, dotée d’une panoplie complète de technologies, le tout à un prix des plus attractifs, démocratisant ainsi la conduite d’une berline à quatre roues motrices. L’histoire de la Vectra 4×4 est le fruit de plusieurs années de recherches acharnées dans le domaine de la transmission intégrale. Le Centre de Développement Technique de l’Adam Opel AG est le laboratoire de tous les systèmes de traction intégrale les plus avancés, évaluant les avantages et inconvénients de chacune des méthodes. Aucune n’a pu entièrement satisfaire les ingénieurs allemands, les poussant à concevoir une toute nouvelle génération de transmission intégrale permanente, intégrant une pléthore d’innovations et d’améliorations techniques.
La Vectra 4×4 repose sur la même plateforme que la Vectra 2.000 16 soupapes, la version haut de gamme qui fait son entrée sur le marché à l’été 1989. Ses suspensions indépendantes avant et arrière, ainsi que ses quatre freins à disque (dont les avant sont ventilés) confèrent à ce modèle une technologie de pointe. Le moteur, la boîte de vitesses et les suspensions avant partagent des similitudes avec la version à deux roues motrices. Cependant, les ajustements de suspension sont minutieusement opérés pour répondre aux nouvelles répartitions de poids sur les essieux, imposant des ressorts plus rigides et des amortisseurs spécialement calibrés. Au cœur de ce nouveau système trône la boîte de transfert, reliée à une boîte manuelle à 5 vitesses. Un assemblage compact, permettant une réactivité fulgurante face aux variations d’adhérence des roues avant. En conditions normales, la répartition de puissance oscille entre 73% pour les roues avant et 27% pour les roues arrière, offrant une stabilité exemplaire dans les virages. Cependant, sur un terrain glissant, cette répartition passe à un ratio de 40:60, assurant une adhérence inébranlable.
Le secret de cette prouesse réside dans un accouplement visqueux, véritable pièce maîtresse de la transmission. Ce dispositif gère habilement les variations de vitesse entre les essieux, garantissant un équilibre parfait. Il répartit également le couple de manière autonome en cas de dérapage, maximisant ainsi la traction. Le fluide au silicone, ingrédient magique de cet ensemble, orchestre cette distribution, transmettant la puissance avec une précision inégalée. Lorsque les disques d’accouplement entrent en action, le liquide au silicone, comme sculpté par les disques, initie la transmission. Une prouesse technologique qui confère à la Vectra 4×4 une performance et une prédictibilité hors normes sur toutes les surfaces de route.
La première génération de l’Opel Vectra, baptisée Vectra A, remporte un franc succès sur le marché européen. Les conducteurs l’adoptent volontiers pour son mariage réussi entre performances, confort et sécurité. Au fur et à mesure des années, Opel poursuit le développement de la Vectra et, en 1995, elle laisse place à la seconde génération, la Vectra B.
La Renault 19 : le goût de la force
La Renault 19 est un véhicule emblématique de l’industrie automobile française qui laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de l’automobile. Produite par Renault de 1988 à 1996 et cette voiture connaît un grand succès en Europe et dans le monde entier.
La Renault 19 est introduite sur le marché en 1988 en remplacement de la Renault 9 et de la Renault 11. Son design est réalisé en étroite collaboration par Italdesign et le Centre de Style de Renault. Conçue comme une voiture compacte polyvalente, son design n’est pas révolutionnaire mais elle est puissante, jeune et ses lignes représente la qualité et la fluidité. Son aérodynamisme est remarquable puisqu’elle atteint un cx de 0,30. La Renault 19 est produite dans diverses carrosseries, y compris en version berline à trois, quatre (appelée Chamade) ou cinq portes et en version cabriolet. La gamme de motorisations proposée est également variée, avec des moteurs essence et diesel, offrant aux conducteurs un large choix en fonction de leurs préférences et de leurs besoins.
Le projet X53 débute en 1984 avec pour objectif de construire une voiture fiable associant confort et sécurité. Ce projet est utilise l’informatique dans sa conception, les premières maquettes sont alors créées en 3D et les machines à commandes numériques sont utilisées pour la fabrication. Plus de 10 maquettes à l’échelle 1/5ème sont réalisées en plastiline. 10 mois plus tard, le design du projet est définitif. Plus de 7,5 millions de kilomètres sont parcourus lors des essais.
La Renault 19 est dévoilée lors du Mondial de l’Automobile à Paris à la fin du mois de septembre 1988, disponible en versions 3 ou 5 portes et proposant trois moteurs inédits. Elle offre également à son lancement quatre niveaux d’équipement et propose au total 14 modèles différents afin de répondre à une variété de demandes. La Renault 19 se positionne dans la catégorie des voitures de gamme moyenne. Renault ambitionne de faire de la R19 un succès à travers toute l’Europe. Le R19 est vendu dans la majeure partie de l’Europe jusqu’en 1996 puis produite pour certains marchés sud-américains en Argentine jusqu’en 2000 et en Colombie jusqu’en 2001. La production turque s’est poursuivie jusqu’au début des années 2000. La phase 1 est commercialisée jusqu’en 1992 puis remplacée par la phase 2. Cette nouvelle version reçoit un nouveau design et de nouveaux moteurs (les moteurs ont l’injection électronique). La phase II se distingue visuellement de l’originale par ses lignes arrondies, de nouveaux phares et feux arrière, ainsi qu’un nouveau tableau de bord redessiné. Les autres éléments ont également subi des changements technologiques.
La Renault 19 est proposée avec une gamme de motorisations variées, comprenant des moteurs essence et diesel. Les moteurs essence étaient réputés pour leur fiabilité et leur économie de carburant, tandis que les versions diesel offraient une consommation encore plus réduite, ce qui faisait de la R19 une voiture polyvalente, adaptée aussi bien aux déplacements urbains qu’aux longs trajets sur autoroute.
La R19 est également disponible en versions sportives, notamment avec la Renault 19 16S lancée en 1990, qui dispose d’un moteur 1 764 cm3 coiffée d’une culasse de 16 soupapes, offrant des performances dynamiques qui ont séduit les amateurs de conduite sportive.
En 1991, Renault écrit une nouvelle page de son histoire automobile en dévoilant la Renault 19 Cabriolet, un modèle qui marque un retour tant attendu pour la marque au losange sur le segment des cabriolets. En effet, depuis la disparition de la Renault Caravelle en 1968 et de la Renault 4 Plein-Air en 1970, Renault n’a plus proposé de cabriolet en Europe, laissant les amateurs de conduite en plein air dans l’attente.
Pour donner vie à la Renault 19 Cabriolet, la marque fait appel à un spécialiste du cabriolet bien établi, Karmann. Le processus de fabrication se déroule en trois étapes minutieuses : tout d’abord, Renault envoie à Karmann les pièces de tôlerie, pré-assemblées ou non, communes à la berline. Ensuite, Karmann réunit ces pièces avec ses propres éléments spécifiques. Enfin, l’ensemble des éléments assemblés, comprenant la capote et l’habillage, sont renvoyés à Renault pour la peinture et le montage final de la mécanique et de la sellerie. Le résultat de cette collaboration est une voiture à quatre places qui invite à vivre pleinement l’expérience de conduite en plein air. La Renault 19 Cabriolet offre même la possibilité de partir aux sports d’hiver grâce à des fonctionnalités bien pensées. Le dossier et l’assise de la banquette arrière sont rabattables et démontables, complétés par une trappe à skis pour un rangement pratique.
Ce qui distingue la Renault 19 Cabriolet de la concurrence est son choix audacieux d’abandonner l’arceau de sécurité, élément omniprésent sur le segment des cabriolets mais souvent critiqué pour son esthétique peu flatteuse et son inconfort à l’arrière. Cette décision permet d’offrir une ligne plus élégante à la Renault 19 Cabriolet. Les vitres latérales sans déflecteur sont complètement escamotables et électriques, et le couvre-capote en tôle rigide intègre astucieusement les appuie-têtes des passagers arrière. Côté performances et motorisation, la Renault 19 Cabriolet se distingue par un moteur 4 cylindres d’une cylindrée variant entre 1 721 cm3 et 1 764 cm3, délivrant une puissance allant de 95 ch à 137 ch. Ces motorisations permettent à la voiture d’atteindre des vitesses allant de 178 km/h à 208 km/h, offrant ainsi une expérience de conduite à la fois élégante et puissante.
La production de la Renault 19 Cabriolet s’est étendue de 1991 à 1997, pendant laquelle pas moins de 29 222 exemplaires ont été produits sur un total de 5,9 millions d’exemplaires de la Renault 19. La R19 demeure une voiture emblématique qui a su conquérir le cœur des automobilistes européens grâce à son design intemporel, sa fiabilité et son confort jusqu’à nos jours.
La R19 demeure un emblème incontournable de l’industrie automobile française. Nous sommes familiers de son apparition fréquente sur nos routes, cependant, que ce soit les premières versions de la phase 1 ou de la phase 2, elles comptent déjà plus de 30 ans d’existence. Des éditions telles que la 16S ou encore la version Cabriolet jouissent d’une valeur non négligeable sur le marché de la collection. Il convient toutefois de ne pas oublier que la R19 a également été une toile de fond pour divers projets de personnalisation avec des résultats plus ou moins réussis à cette époque.
Une sacré voiture, la Fiat Tipo !
Le 26 janvier 1988 marque un jalon dans l’histoire de l’automobile avec la présentation internationale de la Fiat Tipo, une voiture qui redéfinit la notion de milieu de gamme. Fiat frappe fort en organisant une conférence télévisée par satellite reliant le bureau de Mirafiori à des salles bondées à Francfort, Madrid, Londres, Paris et Rome. Cette initiative témoigne de l’envergure du lancement et de l’importance accordée à cette nouvelle création.
Au cœur de la Fiat Tipo, l’ingénierie brillante et la conception révolutionnaire se manifestent. La carrosserie à deux volumes offre un empattement généreux de 254 mm, optimisant ainsi l’espace intérieur. Cette voiture est également pionnière en utilisant de la tôle galvanisée des deux côtés des parties les plus exposées, assurant ainsi une protection anticorrosion remarquable. L’accent est également mis sur l’aérodynamique, avec un coefficient de traînée (Cx) de 0,31, ce qui en fait le leader de sa catégorie. L’accès à l’habitacle est simplifié grâce à des portières avant et arrière s’ouvrant à 80 degrés, et la visibilité est optimisée par une large surface vitrée. Ce sont ces petits détails qui confèrent à la Fiat Tipo son caractère novateur et pratique. L’aspect technologique de la Tipo est tout aussi impressionnant. Fiat investi deux milliards de Lires dans l’automatisation de l’usine de Cassino, démontrant ainsi un engagement envers l’innovation. Cela se reflète dans l’utilisation d’acier hautement résistant, garantissant robustesse et sécurité. La gamme de cinq motorisations, comprenant trois options essence et deux diesel, souligne l’engagement envers l’efficacité et l’économie de carburant.
En termes d’équipement, la Fiat Tipo propose deux niveaux distincts, se différenciant principalement par de subtiles variations extérieures et des plaquettes d’identification. Le choix de minimiser les signes distinctifs extérieurs met l’accent sur le nom « Tipo » en tant que symbole de nouveauté et de maturité.
À l’intérieur, la Fiat Tipo frappe encore une fois par son avancée technologique avec un tableau de bord entièrement numérique. De plus, l’intégration du contrôle de traction Antiskid avec l’ABS, une première à l’époque, démontre l’engagement de Fiat envers la sécurité.
Au fil de la production, des améliorations sont apportées, notamment l’introduction des moteurs à injection électronique et des culasses à quatre soupapes par cylindre, propulsant certains modèles vers une version sportive avec 16 soupapes.
La Fiat Tipo est arrêtée en 1995 en Europe après 1 905 276 exemplaires produits mais elle continue d’être produite au Brésil jusqu’en 1997 et en Turquie jusqu’en 1998.
Les années 80 sont une décennie cruciale pour l’industrie automobile, marquée par l’émergence de véhicules emblématiques tels que l’Opel Vectra A, la Renault 19 et la Fiat Tipo. Ces modèles ont non seulement influencé le design des décennies suivantes, mais ont également laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’automobile. Leur succès commercial et leur impact sur le marché européen attestent de l’ingéniosité et du savoir-faire des constructeurs de l’époque. Ainsi, ces voitures demeurent des symboles de cette période dynamique.
Crédit photos : Stellantis, Wikimédia Commons, Italdesign, Renault
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Focus sur l’automobile dans les années 80
- L’automobile dans les années 80 épisode 1
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- L’automobile dans les années 80 épisode 5
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