Le mercredi 31 janvier 2024 a marqué le coup d’envoi d’un événement incontournable pour les passionnés d’automobile, le salon Rétromobile au parc des expositions porte de Versailles à Paris. Cet événement prestigieux, qui se poursuit jusqu’au dimanche 4 février 2024, célèbre la richesse et la diversité du patrimoine automobile.
Rétromobile s’est solidement établi en tant que plus grand salon de France dédié à l’automobile de collection. Il offre une immersion totale dans le passé, avec une collection impressionnante de véhicules d’exceptions exposés tout au long de l’événement. Les visiteurs ont l’occasion rare de remonter le temps et de contempler des véhicules qui ont marqué différentes époques.
Lorsqu’on pénètre dans le parc des expositions, c’est comme faire un voyage magique à travers les décennies. Les voitures emblématiques, soigneusement restaurées et entretenues, racontent l’histoire de l’industrie automobile et de la passion qui anime ses adeptes. Des bolides légendaires aux modèles plus populaires, Rétromobile offre une vision complète de l’évolution de l’automobile.
Au gré des allées et des pavillons, on découvre des modèles légendaires qui ont fait l’histoire automobile.
Pour l’occasion, l’Autodrome Utac Linas-Montlhéry célèbre son centenaire au travers d’une sélection minutieuse de voitures et motos iconiques ayant marqué l’histoire du circuit avec en vedette la McLaren F1, l’Isetta Velam, la Peugeot 404. Le festival du centenaire de l’Autodrome Utac Linas-Montlhéry se tiendra les 12 et 13 octobre 2024.
Au sein du hall 1, les marques dévoilent leurs véhicules emblématiques, et cette année, Renault met en avant son engagement tant sur terre que dans les cieux. Sur le stand Renault trône un avion, témoignant de la passion aéronautique de Louis Renault qui, en 1933, acquiert la société Caudron, créant ainsi Caudron-Renault. Le Rafale devient le fleuron d’une série de monoplans de course conçus pour établir des records de vitesse, sous la direction de l’ingénieur aérodynamicien Marcel Riffard. Entre les deux guerres, les constructeurs automobiles s’engagent dans une course effrénée aux records pour promouvoir leurs modèles. En 1925, Renault réalise des prouesses impressionnantes avec une 40 cv de 9 litres de cylindrée, atteignant 178,475 km/h sur le circuit de Linas-Montlhéry. Les records de vitesse se poursuivent au cours des deux années suivantes, avec de nouvelles versions de la 40 cv, notamment un modèle monoplace fermé aérodynamique atteignant les 173,549 km/h. D’autres exploits sont réalisés ultérieurement, tels qu’en 1934 avec une Novasport tournant à 168 km/h pendant 48 heures, et en 1956, où un record du monde est établi avec l’Etoile Filante équipée d’un moteur à turbine, atteignant 306,9 km/h sur un kilomètre et 308,85 km/h sur cinq kilomètres, sur le lac salé de Bonneville aux États-Unis.
Des anniversaires sont également célébrés au salon Rétromobile à l’instar des 100 ans de la marque MG et des 50 ans de la Volkswagen Golf.
L’histoire du fabricant automobile britannique MG, issu de la contraction de Morris Garage, prend ses racines en 1924 dans la banlieue d’Oxford. Considéré comme un fleuron de l’industrie britannique en son temps, la marque s’est illustrée dans des compétitions prestigieuses et a établi des records mondiaux. Au-delà de ses performances, MG incarne également l’essence des roadsters élégants et accessibles, aujourd’hui prisés par de nombreux collectionneurs. Le salon Rétromobile offre aux visiteurs l’opportunité de découvrir ou redécouvrir des véhicules exceptionnels qui ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de MG, que ce soit par l’établissement de records ou la victoire dans des courses emblématiques.
La Volkswagen Golf célèbre son demi-siècle cette année, marquant un jalon majeur. Une rétrospective met en scène les huit générations de cette icône, débutant en 1974 et symbolisant le passage de Volkswagen à la modernité, succédant à la Coccinelle. Mesurant 3,72 mètres de long, elle est déclinée en 12 versions, avec des configurations de 3 et 5 portes, motorisées par des moteurs de 1100 cm3 et 1500 cm3 positionnés à l’avant de manière transversale, refroidis par eau, et dotées d’une transmission aux roues avant. Le design, signé par l’italien Giorgetto Giugiaro, évoque la créativité qui caractérise les modèles de la marque. Au fil des ans, la Golf s’est diversifiée avec des variantes sportives telles que la Golf GTI, la GTD, et une version cabriolet.
De plus, Volkswagen met en lumière son modèle emblématique à travers différentes versions, allant du premier Combi T1 au tout nouveau modèle ID-BUZZ.
Le stand de Mercedes accueille avec fierté la vedette, la Mercedes 300 SL. Il met en lumière la Mercedes-Benz 300 SL prototype de course « Hobel » (W 194/11), construite en 1952, ainsi que la Mercedes-Benz 300 SL Roadster (W 198) de 1957 et celle produite en 1958. Ces modèles emblématiques incarnent l’excellence de la marque, témoignant de son héritage riche en performances et en design novateur. La 300 SL, véritable icône de l’industrie automobile, continue de captiver les passionnés avec son esthétique intemporelle et ses prouesses technologiques, affirmant la place de Mercedes dans l’histoire automobile.
Skoda présente une rétrospective fascinante de ses véhicules emblématiques, offrant un voyage à travers son riche héritage. Mettant en avant une Torpédo des années vingt baptisée Skoda Hispano Suiza, cette exposition rappelle l’époque où Skoda produisait des voitures sous licence de la marque espagnole Hispano Suiza à partir de 1926, avec seulement une centaine de modèles H6B fabriqués. Un autre bijou de la collection est la « Superb », célébrant ses 90 ans. Cette voiture emblématique propose des avancées technologiques avant-gardistes pour son époque, comprenant un système électrique 12V, des suspensions indépendantes, des freins hydrauliques à circuit unique, ainsi qu’un moteur V8 de 4 litres.
Une exposition dédiée au Rallye Paris-Dakar enchante les passionnés, offrant une plongée captivante dans l’histoire de cette compétition légendaire. Depuis 1978, hommes et femmes assoiffés d’aventure relèvent le défi des pistes africaines, parcourant des milliers de kilomètres à travers des terrains exigeants. À partir de 2012, le rallye s’est étendu à l’Amérique latine avant de trouver son nouveau terrain de jeu en Arabie saoudite.
L’épopée du Paris-Dakar est indissociable de son créateur, Thierry Sabine, lui-même pilote de rallye. Après avoir participé au Rallye Abidjan-Nice en 1977 et avoir dû abandonner suite à un accident impliquant sa moto XT 500, Sabine nourrit le désir de partager cette aventure unique avec le plus grand nombre. Son objectif est clair : promouvoir l’aventure, la découverte et le partage. C’est ainsi qu’il donne naissance au rallye qui deviendra le plus emblématique du monde.
Le premier Dakar prend son envol depuis Paris le 26 décembre 1978, avec la participation de 200 concurrents, principalement des motards. Après avoir affronté les défis éreintants du parcours, long de 10 000 kilomètres, seulement 72 intrépides atteignent Dakar le 14 janvier 1979, marquant ainsi l’aboutissement de cette course éprouvante.
Le désir d’aventure attire non seulement des pilotes professionnels dans cette aventure audacieuse, mais également des célébrités du show-business. En 1983, Jacky Ickx partage l’habitacle avec l’acteur Claude Brasseur à bord d’une Mercedes 280 GE. Malheureusement, en 1986, le fondateur du Paris-Dakar, Thierry Sabine, perd la vie dans un tragique accident d’hélicoptère aux côtés du chanteur Daniel Balavoine. Malgré cette perte déchirante, l’esprit de l’aventure du Paris-Dakar persiste, conservant son statut de rallye emblématique à l’échelle mondiale. La flamme allumée par Thierry Sabine continue de brûler, faisant du Paris-Dakar bien plus qu’une simple compétition automobile, mais une légende durable qui transcende le temps et les générations.
Des modèles de véhicules d’exceptions sont exposés, Richard Milles retrace l’aventure de Ferrari dans les épreuves de longues durées. Si Ferrari a toujours été présent dans les épreuves d’endurance, elle marque une pause en 1973. 14 titres sont remportés entre 1947 et 1973 avec des voitures de Sport et de Grand Tourisme.
Sur les différents stands, des voitures de collection exceptionnelles, méticuleusement restaurées et imprégnées d’histoire, ornent l’espace d’exposition. Chacune raconte son récit unique, témoignant de l’évolution du design et de l’ingénierie automobile à travers les décennies. Des modèles rares, des carrosseries élaborées, et des détails sophistiqués plongent les passionnés dans un monde où l’automobile devient une œuvre d’art.
Sur le village moto, on découvre les stands des marques tels que BMW Motorrad, Ducati, Harley-Davidson, Indian Motorcycle, Triumph et Yamaha.
Cependant, c’est l’exposition dédiée à la famille Monneret qui se démarque. La saga Monneret trouve ses origines en 1908 avec Georges Monneret, détenteur de 183 records du monde de vitesse, se distinguant dans diverses disciplines. En 1952, sa passion pour les défis le pousse à entreprendre un voyage audacieux de Paris à l’Alpe d’Huez à bord d’une Vespa. Six mois plus tard, il réalise l’exploit remarquable de relier Paris à Londres en seulement 5 heures 30, traversant la Manche sur une Vespa transformée en pédalo-catamaran pour l’occasion !
La saga se poursuit en 1931 avec la naissance des fils jumeaux de Georges, Jean et Pierre Monneret. Passionnés de moto, ils réalisent un Tour du Monde de 40 000 km à l’âge de vingt ans sur le circuit de Montlhéry. Pierre, suivant les traces de son père, devient le seul Français à remporter deux Grands Prix dans la même journée en 350 et 500 cm3, devenant ainsi le premier français à triompher en catégorie reine, au championnat du monde de vitesse.
L’année 1958 voit l’arrivée du benjamin de la famille, Philippe. Il ajoute également des titres prestigieux au palmarès familial, remportant notamment les 24 Heures du Mans en 1991. En 2015, il établit un record de vitesse à 357 km/h sur la ligne droite du Mistral au Circuit Paul Ricard. Encore aujourd’hui, Philippe continue de partager sa passion à travers son école, notamment en organisant des stages de pilotage sur circuits, dirigée désormais par son fils, Edouard, âgé de 31 ans.
Parmi les nombreux stands, celui du fond de dotation pour le musée de la Gendarmerie Nationale attire l’attention. Créé en 2022, ce fond de dotation accompagne le musée dans ses missions de conservation, de restauration et de mise en valeur du patrimoine de la Gendarmerie. Grâce au mécénat, il a la capacité d’acquérir et de restaurer les véhicules emblématiques utilisés par la Gendarmerie.
Une Alpine 1600 S, actuellement en cours de restauration, est mise en lumière. Ce véhicule a servi sous les brigades Rapides d’Intervention. Après plusieurs mois de recherches, le fond de dotation a réussi à acquérir l’un des dix exemplaires de l’A110 1600 S. Ce spécimen, répertorié au sein de la Gendarmerie Nationale sous l’immatriculation “611 0995”, fait partie d’une série de trois berlinettes livrées à la gendarmerie le 23 mars 1971.
La spécificité de cette Alpine réside dans ses modifications. Équipée d’un moteur Type 807 de 1565 cm2 développant 138 ch, associé à une boîte de vitesses à 5 rapports compétition renforcée et à un pont long, elle pouvait atteindre une vitesse de 215 km/h. À l’intérieur, elle était dotée de sièges baquets fortement inclinés vers l’arrière, permettant aux occupants de porter un casque et des harnais de sécurité. Une radio et un chronotachygraphe Kienzle complétaient l’équipement. Affectée à la BRI de Roye dans la Somme, elle a été retirée du service et envoyée au domaine en 1979. Le Fond de Dotation prévoit une restauration complète de ce modèle, contribuant ainsi à la préservation de ce patrimoine historique lié à la Gendarmerie Nationale.
En plein air, une fascinante démonstration de véhicules d’avant-guerre ravit les passionnés. Des modèles emblématiques prennent vie, évoquant l’élégance d’une époque révolue. Les moteurs vrombissent, transportant les spectateurs dans un voyage temporel au charme vintage.