Le Saviem SG2 de 1972, un véhicule utilitaire léger emblématique de son époque, a retrouvé une seconde jeunesse grâce à Bernard, un passionné inconditionnel de poids-lourds et d’utilitaires. Restauré avec minutie et dévouement, ce modèle iconique témoigne de l’ingéniosité et du savoir-faire des constructeurs d’utilitaires légers durant les Trente Glorieuses.
La naissance de SAVIEM
SAVIEM, acronyme de Société Anonyme de Véhicules Industriels et d’Équipements Mécaniques, a été fondée en 1955 à la suite de la fusion des marques Latil, Renault poids-lourds, et Somua. Cette fusion a permis la création de véhicules utilitaires adaptés aux besoins des entreprises, dont les modèles SAVIEM étaient souvent basés sur ceux de Renault. Parmi ces modèles, la série SG, également connue sous le nom de Super Goélette, s’est distinguée comme l’une des plus populaires dans le domaine des utilitaires légers. Le Saviem SG2 a été lancé en 1965 et s’est rapidement imposé comme un choix privilégié pour les petites et grandes entreprises.
Les évolutions du modèle SG2
Au milieu de l’année 1966, la face avant du Saviem SG a subi une première refonte notable : un pare-brise plus grand, une calandre en une seule partie, et des phares intégrés dans des niches ont été introduits. En 1967, les phares ont été modifiés pour adopter une forme rectangulaire, conférant au SG2 une apparence modernisée.
La restauration du Saviem SG2 de 1972 par Bernard
Bernard est un passionné de poids-lourds et d’utilitaires, dont la collection est un véritable hommage à des marques emblématiques telles que Berliet, Saviem, Citroën et Renault (lire l’article sur le Berliet GR 260). Parmi ses véhicules, il y a un Saviem SG2 de 1972 qui a nécessité trois années de restauration pour lui redonner son éclat d’antan.
En 2013, sa passion l’a conduit dans le Puy-de-Dôme où il a découvert un Saviem SG2 de 1972, laissé à l’abandon pendant 19 ans dans la cour d’une maison accessible uniquement par une impasse. Sortir le véhicule de cet endroit s’est révélé être un véritable défi : il a fallu utiliser une poulie de renvoi pour tirer le véhicule et même démonter une boîte aux lettres pour permettre le passage étroit entre les murs.
Ce SG2, en état de délabrement avancé, avait les freins bloqués, des roues à plat et présentait des points de rouille perforants. Pourtant, Bernard n’a pas reculé devant l’ampleur de la tâche. Pendant trois ans, il a consacré son temps et ses efforts à restaurer ce véhicule à son ancienne gloire. Il a notamment refait les ailes, repeint le châssis en rouge et la carrosserie en bleu, et rénové la sellerie.
Sous le capot, le Saviem SG2 est équipé d’un moteur essence type 817, un quatre cylindres de 2,6 litres développant 75 chevaux, couplé à une boîte de vitesses à quatre rapports. Bernard a dû débloquer le moteur, remplacer le joint de culasse et surfacer cette dernière. Il a également changé la pompe à eau, démonté le radiateur, et refait les freins, redonnant ainsi vie à ce moteur fatigué.
La benne du véhicule, en mauvais état, a été un autre défi à relever. Bernard a trouvé une benne d’occasion en meilleur état que celle d’origine, mais celle-ci n’était pas équipée de ridelles. Il a donc récupéré les ridelles de la benne d’origine, mais a dû faire face à un autre problème : la nouvelle benne, conçue pour un châssis court, n’avait pas les mêmes ancrages que l’ancienne, adaptée à un châssis long. Pour contourner ce problème, Bernard a fabriqué un coffre en tôle peint de la même couleur que la carrosserie, une solution ingénieuse qui illustre bien son savoir-faire et sa détermination.
Aujourd’hui, le Saviem SG2 de 1972 de Bernard est bien plus qu’un simple véhicule utilitaire restauré ; c’est un morceau d’histoire roulante, un hommage à une époque révolue, revitalisé par la passion d’un collectionneur pour qui aucun défi n’est trop grand.
Crédit photos : Vintage Road Trip, Bernard Armand