Simca : voyage au cœur d’une marque au style inimitable

Simca est un nom emblématique pour les passionnés d’automobiles anciennes notamment en France, marqué par des modèles iconiques comme la Simca Aronde et la Simca 1000. Fondée le 2 novembre 1934 par Henri Théodore Pigozzi, cette marque française, initialement une filiale de Fiat, a connu un essor spectaculaire, particulièrement pendant les Trente Glorieuses. Retour sur l’histoire d’une marque qui a su conquérir le cœur des automobilistes.

Aux origines : Fiat en France et naissance de Simca

En 1907, Ernest Lose ouvre un garage à Paris, devenant le distributeur exclusif des voitures Fiat dans la capitale. En 1926, la Société Anonyme des Automobiles Fiat est créée pour importer et vendre les modèles de la marque italienne en France. Cependant, la montée du protectionnisme et l’augmentation des droits de douane rendent les voitures Fiat importées de moins en moins compétitives sur le marché français.

Henri-Théodore Pigozzi, un industriel turinois, décide alors de prendre les choses en main. Pour répondre aux enjeux économiques de l’époque, il crée la Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile (SIMCA) en novembre 1934. Cette nouvelle entité se consacre à l’assemblage de modèles Fiat en France, dans une usine située à Nanterre, récemment acquise par Pigozzi. Les premiers modèles Fiat à être assemblés en France sont la 508 Balilla et la 518 Ardita, qui prennent respectivement les appellations locales de « 6 CV » et « 11 CV ».

Simca Cinq : La voiture du peuple français

En 1936, Simca lance un modèle qui va séduire les automobilistes français : la Simca Cinq, version française de la célèbre Fiat 500 Topolino. Dotée d’un moteur de 570 cm³ développant 12 chevaux et d’une boîte de vitesses à quatre rapports, cette petite voiture est économique, pratique et simple à entretenir. Elle se distingue par ses freins hydrauliques Lockheed sur les quatre roues, ce qui assure un freinage efficace pour l’époque.

La Simca Cinq devient rapidement un symbole de l’automobile utilitaire et économique, séduisant les Français par sa faible consommation de carburant : seulement 5 litres pour 119 kilomètres. Elle est compacte, facile à garer, et parfaitement adaptée aux rues étroites des villes françaises. En 1946, elle remporte même un concours d’économie de carburant, confirmant sa réputation de modèle frugal en énergie.

Simca 8 : Le plaisir de conduite à la française

En 1938, Simca introduit la Simca 8, qui est en réalité une version modifiée de la Fiat 508 C Nuova Balilla. Cette voiture, équipée d’un moteur de 1 090 cm³ développant 31 chevaux, offre une expérience de conduite agréable et confortable. Elle consomme environ 9 litres aux 100 kilomètres à une vitesse de croisière de 85 km/h, ce qui est tout à fait raisonnable pour l’époque.

Epoqu'auto 2021

La Simca 8 devient un véritable succès commercial, notamment grâce à sa maniabilité, la douceur de ses suspensions, et son freinage intégral progressif et sûr. Elle est commercialisée en plusieurs versions : berline, berline grand luxe (4 ou 5 places) et cabriolet, offrant une gamme variée pour satisfaire tous les goûts.

La Simca 8 se fait également remarquer sur le circuit, participant à des courses prestigieuses comme Paris-Nice, le Bol d’Or, les 24 Heures du Mans, le Tourist Trophy en Angleterre, et le Concours du Bidon de 5 Litres. Ses succès dans ces compétitions lui confèrent une réputation de robustesse et de fiabilité, renforçant encore sa popularité.

L’identité de Simca : L’hirondelle et un “appétit d’oiseau”

Le logo de Simca, une hirondelle stylisée de couleur rouge et bleue, incarne parfaitement l’esprit de la marque : rapidité, légèreté et agilité. Associé au slogan « Simca, un appétit d’oiseau », ce logo souligne également l’une des principales forces de la marque : sa faible consommation de carburant. Avec cette identité unique, Simca se forge une place à part sur le marché automobile français, attirant une clientèle variée, à la recherche de voitures économiques et performantes.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

Si les premiers modèles de Simca sont fortement inspirés de Fiat, la marque française parvient progressivement à s’émanciper du constructeur italien. Simca commence à développer ses propres modèles et à asseoir sa notoriété en tant que constructeur indépendant. Cette indépendance marque le début d’une nouvelle ère pour Simca, qui devient une véritable marque française, avec ses propres caractéristiques et innovations.

La Seconde Guerre mondiale bouleverse l’industrie automobile française. Les constructeurs sont contraints de stopper la production de véhicules civils pour se consacrer à l’effort de guerre. L’usine Simca de Nanterre, réquisitionnée par les Allemands, produit alors la Simca 5 pour la Wehrmacht, assure l’entretien des véhicules militaires et fabrique divers composants mécaniques.

La réforme de l’industrie automobile sous le régime de Vichy

Durant l’occupation, le régime de Vichy élabore un plan de modernisation industrielle. Le régime de Vichy a l’idée d’un plan de modernisation des industries contraignant les constructeurs automobiles à une grande réforme du secteur. A la libération, le plan Pons prévoit de rationaliser l’industrie automobile. Le marché automobile français est alors fragmenté avec 22 constructeurs de voitures particulières et 28 fabricants de camions. L’objectif est de réduire ce nombre en regroupant les entreprises autour de quelques grandes marques et modèles.

Le Plan Pons divise l’industrie en six pôles principaux, dont quatre sont issus de regroupements entre différents constructeurs. Si Renault et Citroën sont désignés pour continuer leur production indépendamment, d’autres constructeurs doivent se regrouper pour atteindre des cadences de production suffisantes. Ainsi, Peugeot s’associe avec Hotchkiss, de Latil et Saurer pour ses camions, tandis que Berliet collabore avec Rochet-Schneider et Isobloc pour la fabrication de ses véhicules.

Simca et Panhard, quant à eux, sont à la tête de deux groupements respectivement nommés G.F.A (Générale Française de l’Automobile) et U.F.A (Union Française de l’Automobile). Le constructeur Henri Théodore Pigozzi, directeur de Simca, est chargé de produire l’AF-G, un prototype conçu par Jean-Albert Grégoire. Cependant, peu enthousiaste à l’idée, il laisse finalement la production de l’AF-G à Panhard.

La renaissance de Simca

Après la libération, Simca reprend progressivement ses activités. Elle relance la production de la Simca 5 et de la Simca 8, deux modèles populaires avant-guerre. En 1947, Simca présente la nouvelle Simca Six au Salon de l’automobile de Paris, un modèle conçu pour rivaliser avec la Renault 4CV, l’une des voitures populaires de l’après-guerre. La Simca Six, bien qu’étant une évolution de la Simca 5, se distingue par son design plus moderne et ses améliorations techniques.

L’automobile dans la reconstruction de la France

Le modèle bénéficie de phares intégrés dans des niches creusées, et l’arrière arrondi ajoute une touche d’élégance. Son intérieur, notamment la sellerie crème, attire les regards. Mais c’est surtout le moteur de la Simca Six qui marque un tournant. Dotée d’un moteur culbuté, elle affiche des performances impressionnantes pour l’époque, défiant certaines des voitures les plus puissantes sur le marché. Un technicien de Simca déclarait alors : « Nous espérons gagner 20 km/h ; pour l’instant, la Simca 6 fait chaque jour une courte promenade à allure modérée. »

Vers la fin des années 1940, Simca continue d’innover avec le modèle Simca 8, qui se voit doté d’un moteur de 1200 cm³ développant 40 chevaux, atteignant ainsi une vitesse de 120 km/h, une performance remarquable pour l’époque. L’influence italienne se fait particulièrement ressentir dans le design des modèles sportifs, notamment dans le Simca 8 Sport Cabriolet, conçu pour offrir un style élégant et sportif.

En 1952, Simca est devenue une figure majeure de l’industrie automobile française. La marque possède alors 200 000 m² d’usines, emploie 7 800 ouvriers et dispose de 3 200 machines. Cette année-là, l’entreprise sort 69 055 voitures de ses chaînes de production et réalise un chiffre d’affaires de 47 milliards de francs, un succès qui consacre Simca comme l’un des piliers de l’automobile en France.

La Simca Aronde : L’hirondelle de la route française

En mai 1951, une voiture fait son apparition sur les routes françaises, marquant le début d’une nouvelle ère dans le monde de l’automobile d’après-guerre : la Simca 9, plus connue sous le nom d’Aronde, qui signifie « hirondelle » en vieux français. Cette berline, alliant robustesse et confort, s’impose rapidement comme une icône de l’automobile française. Commercialisée dès octobre de la même année, l’Aronde séduit non seulement par son design mais aussi par ses caractéristiques techniques innovantes, faisant d’elle un modèle incontournable de son époque.

L’Aronde se distingue par son tableau de bord compact et lumineux, conçu pour le confort de conduite. Le levier de vitesse, d’une ergonomie remarquable, se manœuvre « avec deux doigts », ce qui rend l’expérience de conduite agréable et sans effort. À l’intérieur, l’habitacle spacieux invite au voyage. Les sièges avant et arrière, dotés de dossiers Autogalbe 3D, épousent parfaitement la forme du corps, offrant un soutien optimal aux passagers.

Plus qu’un simple confort, ces sièges présentent une innovation majeure : ils peuvent être inclinés pour former une couchette confortable. Cette fonctionnalité est particulièrement appréciée des grands voyageurs, permettant de transformer l’Aronde en un véritable espace de détente lors des longs trajets.

L’Aronde ne se contente pas d’être une berline confortable ; elle est également conçue pour offrir des performances de haut niveau. Son moteur Rush Super, silencieux et robuste, allie puissance et discrétion. Ce moteur permet une conduite nerveuse et réactive tout en conservant une consommation de carburant modérée. De plus, la suspension de l’Aronde est spécifiquement conçue pour absorber les chocs et les irrégularités de la route, assurant ainsi une expérience de conduite sans faille, quelle que soit l’état du bitume.

Simca a su répondre à la diversité des besoins des automobilistes en proposant une gamme variée de versions de l’Aronde. Parmi les modèles phares, l’Aronde Elysée et Montlhéry se distinguent par leur design élégant et sont disponibles en cinq combinaisons de teintes bicolores. L’Elysée est équipée d’un moteur Rush de 52 ch, tandis que la Montlhéry, avec son moteur Rush Super de 62 ch, cible les amateurs de sensations sportives. Les deux modèles offrent un espace confortable pour 4 à 5 passagers et bénéficient d’une sécurité renforcée grâce à leur structure rigide.

Pour les familles et les amateurs de grands espaces, la Simca Aronde Ranch se présente comme une option idéale. Ce break polyvalent, doté du moteur Rush Super et de sièges Autogalbe 3D, est parfait pour les loisirs, le travail ou les vacances, que ce soit en ville ou à la campagne.

Le modèle Monaco, quant à lui, se positionne comme un Grand Tourisme avec son design lumineux et ses sièges séparés. L’absence de montant central permet à l’habitacle de bénéficier d’une luminosité exceptionnelle. Pour ceux qui cherchent l’élégance et le luxe, l’Océane, un cabriolet raffiné, propose des finitions haut de gamme et des options de sellerie en simili ou en cuir.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

Les amateurs de style et de performance trouveront leur bonheur avec la Simca Aronde Plein Ciel, un coupé racé qui allie esthétisme et sportivité. Équipé de deux sièges Autogalbe 3D et d’un vaste coffre, il offre plusieurs options de sellerie et sept teintes de carrosserie.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

Pour les conducteurs soucieux de leur budget, l’Étoile, avec son moteur Rush de 42 ch, représente le modèle le plus économique de la gamme. Conçue pour offrir puissance et fiabilité, elle affiche une consommation réduite à 6 litres aux 100 km.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

Simca ne s’est pas arrêtée aux berlines et breaks, elle a également développé des versions utilitaires de l’Aronde. La camionnette Intendante, le modèle Messagère et la Châtelaine, tous équipés du moteur Rush Super, facilitent le transport de marchandises tout en préservant l’esprit robuste de la gamme Aronde.

Grâce à l’Aronde, Simca s’impose comme le deuxième constructeur automobile français, juste derrière Renault. La longévité de ce modèle, qui s’étend jusqu’en 1959, témoigne de son succès, avec des records de ventes dépassant les 100 000 exemplaires produits chaque année. Ce succès perdure jusqu’à l’arrivée de sa remplaçante, la P60, marquant ainsi la fin d’une ère pour une voiture qui a su capturer l’esprit de son temps.

Le Rassemblement de Véhicules Anciens à Vernas 2023 : Un plongeon dans l'histoire automobile
Simca Aronde P60

La Simca Vedette : Un modèle emblématique

En 1954, Simca fait un pas décisif dans son développement en rachetant la filiale française de Ford, qui comprend l’usine de Poissy. Cette acquisition permet à Simca d’augmenter sa capacité de production et d’affirmer sa présence sur le marché français. L’usine de Poissy devient alors le principal site de production de Simca, tandis que l’usine de Nanterre est cédée à Citroën en 1961. Avec ce rachat, Simca hérite de plusieurs modèles, dont la célèbre Vedette, qui sera rebaptisée Simca Vedette.

La Simca Vedette se décline en plusieurs versions, chacune ciblant un segment différent du marché :

La Trianon

En tant que modèle d’entrée de gamme, la Trianon est conçue pour être accessible au plus grand nombre. Offrant une version simplifiée, elle se positionne comme une voiture populaire, compétitive face aux autres modèles de l’époque. Son prix attractif et sa fonctionnalité en font un choix idéal pour les familles à budget limité.

La Versailles

La version Versailles se distingue par son esthétique soignée. Avec une peinture bi-ton, des feux antibrouillard et des chromes entourant le pare-brise, elle cible une clientèle à la recherche d’élégance. Cette berline offre un niveau d’équipement supérieur, rendant chaque trajet plus agréable et stylé, grâce également à ses pneus à flancs blancs qui ajoutent une touche de raffinement.

La Régence

La Régence représente le haut de gamme de la Vedette. Elle offre un intérieur luxueux, équipé d’un autoradio et d’enjoliveurs de roues à rayons. Sa peinture bi-ton et ses finitions soignées séduisent une clientèle aisée désireuse de posséder une voiture à la fois élégante et confortable.

La Marly

Lancée en février 1956, la Marly est le break de la Versailles. Avec son hayon à double porte, elle offre une praticité appréciée des familles et des professionnels nécessitant un espace de chargement accru. Ce modèle illustre la capacité de Simca à répondre aux besoins variés de ses clients.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

En 1957, pour rester en phase avec les tendances du marché, la Simca Vedette subit un restylage significatif. Elle adopte une nouvelle calandre, un pare-brise semi-panoramique et de petits ailerons arrière, modernisant ainsi son apparence. Du point de vue de la motorisation, la Vedette est équipée d’un moteur V8 de 2351 cm³ développant 84 ch SAE, offrant une puissance accrue qui améliore l’expérience de conduite.

Au fil des ans, Simca renomme et réorganise sa gamme. La Trianon devient l’Ariane 8, la Beaulieu remplace la Versailles, et la Chambord succède à la Régence. Un modèle d’exception, la Simca Présidence, se distingue par sa carrosserie décapotable. Utilisée lors de cérémonies officielles, elle a notamment transporté le président Charles de Gaulle, témoignant du prestige de la marque.

De 1954 aux années 1960, la gamme Vedette illustre parfaitement la capacité de Simca à produire des voitures polyvalentes, adaptées aux aspirations variées des automobilistes de l’époque. Le succès de la Simca Vedette, déclinée en modèles populaires, élégants ou prestigieux, a durablement marqué l’histoire de l’automobile française. 

L’Ariane de Simca : la réponse française à la crise de Suez

En 1957, alors que la crise de Suez bouleversait le monde et impactait l’approvisionnement en carburant, Simca se devait de réagir. C’est ainsi qu’est née l’Ariane, une voiture à la fois économique et spacieuse, qui s’inscrit parfaitement dans le contexte de l’époque. En réponse aux défis économiques, Simca a su tirer parti de son savoir-faire en combinant les meilleures caractéristiques de deux modèles déjà populaires.

L’Ariane est le fruit d’une ingénieuse combinaison entre deux véhicules emblématiques de la marque. D’une part, elle adopte la carrosserie épurée et déchromée de la Simca Versailles, qui représente la simplicité et l’élégance des années 1950. Cette carrosserie sans fioritures ne se contente pas d’être esthétiquement plaisante ; elle contribue également à réduire le poids de la voiture, favorisant ainsi une meilleure efficacité énergétique.

D’autre part, l’Ariane intègre le moteur quatre cylindres de la Simca Aronde. Ce moteur, connu pour son efficacité, permet à l’Ariane de consommer moins de carburant tout en offrant une performance respectable. À une époque où l’économie de carburant devenait une préoccupation majeure pour les automobilistes, cette configuration innovante répondait aux attentes des consommateurs soucieux de leur budget.

La Fête de la Nationale 7 en juillet 2023 à Montélimar, un rassemblement passionnés de voitures anciennes et de rétro camping

L’un des atouts majeurs de l’Ariane est son habitabilité généreuse. Conçue pour être spacieuse et confortable, elle se positionne comme une voiture familiale idéale. Les passagers peuvent profiter d’un espace intérieur optimisé, ce qui rend les trajets quotidiens plus agréables. De plus, le confort de conduite qu’elle offre ne sacrifie en rien la performance. Grâce à un châssis bien conçu et une suspension efficace, l’Ariane assure une conduite agréable tant en ville que sur les routes.

Son rapport qualité-prix est également l’un des facteurs clés de son attrait. À une époque où les familles devaient gérer des budgets restreints, l’Ariane se révèle être une alternative compétitive face à d’autres modèles. Elle répond ainsi à une demande croissante pour des véhicules abordables, sans compromettre la qualité et le confort.

L’Ariane ne tarde pas à séduire une clientèle professionnelle, notamment les chauffeurs de taxi. Grâce à sa robustesse, sa fiabilité et sa faible consommation de carburant, elle devient rapidement un choix privilégié pour les professionnels du transport. Les chauffeurs apprécient ses qualités pratiques et son coût d’entretien réduit, ce qui en fait un investissement rentable à long terme.

La réputation de l’Ariane comme voiture de taxi s’est construite sur sa durabilité. Son moteur, qui se révèle à la fois puissant et économique, permet aux chauffeurs de travailler de manière efficace tout en réduisant leurs coûts d’exploitation. En conséquence, l’Ariane s’impose comme un modèle de référence dans le secteur, illustrant comment une conception réfléchie et adaptée aux besoins du marché peut mener à un succès commercial.

À la fin des années 1950, la marque Simca connaît une période de déclin. En réponse, Chrysler décide de prendre une participation dans la société, acquérant d’abord 15 % des parts en 1960, avant d’en obtenir la majorité en 1963. Cette acquisition marque un tournant décisif pour Simca, lui permettant de bénéficier des ressources et de l’expertise d’un grand constructeur américain, tout en préservant son identité française.

La Simca 1000, d’une robustesse à toute épreuve

En 1961, Simca dévoile la Simca 1000, une voiture qui se veut à la fois accessible et élégante, conçue pour séduire le public. Cette automobile compacte est un véritable exploit d’ingénierie et de design. Avec des lignes épurées, une harmonie des proportions et un intérieur spacieux, la Simca 1000 est pensée pour offrir un confort optimal à ses passagers.

La conception de la Simca 1000 se distingue par son intérieur spacieux, capable d’accueillir quatre personnes confortablement. La carrosserie est créée pour épouser la forme des occupants plutôt que l’inverse. L’habitacle, lumineux grâce à de larges surfaces vitrées, transforme chaque trajet en une expérience agréable, offrant un véritable « salon sur route ».

La douceur et le silence règnent à bord, avec une planche de bord conçue pour minimiser les reflets et des commandes judicieusement placées pour une utilisation facile. Les sièges avant sont réglables même en mouvement, et la climatisation assure un confort en toutes saisons.

La Simca 1000 ne se contente pas d’être un beau véhicule ; elle offre également des performances impressionnantes. Avec ses 3,80 mètres de long et un rayon de braquage de 4,50 mètres, elle se manœuvre aisément en ville et se gare facilement. Ses roues indépendantes et sa suspension contrôlée lui confèrent une adhérence et un confort de conduite exceptionnels, faisant d’elle une routière rapide et fiable.

Le moteur 4 cylindres de 944 cm³, développant 45 chevaux, permet à la Simca 1000 d’atteindre une vitesse de pointe supérieure à 120 km/h, tout en maintenant une consommation modérée. La nouvelle boîte de vitesses à quatre rapports, avec synchronisation sur toutes les vitesses, offre une souplesse de conduite incomparable.

Simca a intégré de nombreuses innovations techniques dans la Simca 1000, garantissant robustesse et fiabilité. Sa caisse en acier autoporteuse est conçue pour résister aux rigueurs du temps, tandis qu’un système anti-rouille par immersion dans des bains de peinture assure une durabilité exceptionnelle.

Les dispositifs de sécurité ne sont pas en reste, avec un freinage hydraulique efficace et une direction précise. La voiture est équipée d’un épurateur d’huile centrifuge, garantissant une meilleure longévité du moteur et réduisant les besoins en entretien.

Simca : voyage au cœur d'une marque au style inimitable

Le succès de la Simca 1000 est indéniable. En 17 ans de production, près de 2 millions d’exemplaires seront commercialisés, confirmant son statut d’icône de l’automobile française. Renault ne tardera pas à s’inspirer de ce succès avec le lancement de sa R8, un modèle qui empruntera certaines caractéristiques à la Simca 1000.

Les variantes de la Simca 1000, comme les coupés Bertone et les berlines sportives, enrichissent encore l’histoire de ce modèle emblématique. La Simca 1000 reste à jamais gravée dans la mémoire des passionnés d’automobile, témoignant d’une époque où le design et l’ingénierie allaient de pair pour créer des voitures accessibles et raffinées.

L’automobile dans les années 60, épisode 1

À partir de 1963, Simca élargit sa gamme avec la production de deux berlines à la ligne latine : la Simca 1300 et la Simca 1500. Ces modèles posent les fondations d’une ère de designs audacieux et de performances respectées.

L’avènement de la traction avant : La Simca 1100

En 1967, Simca fait un saut technologique majeur avec le lancement de la Simca 1100, qui devient la première voiture à traction avant de la marque. Dotée d’un moteur placé en position transversale et d’un hayon arrière, la 1100 se distingue par sa conception à deux volumes, alliant praticité et esthétisme. La tenue de route exceptionnelle de ce modèle contribue à son succès commercial immédiat, attirant un public avide de nouvelles sensations de conduite.

Malgré ces succès, l’histoire de Simca se dirige vers une fin tragique. Au début des années 70, Chrysler acquiert la quasi-totalité du capital de Simca, rebaptisant l’entreprise « Chrysler France ». Le dernier modèle lancé sous la marque Simca est la limousine C6, également connue sous les noms de 1307 et 1308, en 1976. Bien que ces modèles possèdent des qualités reconnues, ils sont handicapés par l’absence d’un moteur diesel, à un moment où les consommateurs recherchent des voitures plus économiques à la suite des deux premiers chocs pétroliers de la décennie.

La transition vers Talbot et les derniers souffles

Peugeot prend le contrôle de Chrysler France à l’été 1978, mais la marque est déjà en grande difficulté. Simca est alors rebaptisée Talbot, une marque acquise par Simca en 1958. Cependant, Talbot n’évoque rien pour la nouvelle génération de l’époque. C’est à cette période que le Rancho, un SUV précurseur imaginé par Matra, est commercialisé. En 1980, Talbot dévoile de nouveaux modèles, dont la Matra Murena, qui succède à la Bagheera, ainsi que la berline Tagora, développée en Angleterre par Chrysler. 

En 1981, la Talbot Samba rejoint la gamme, se positionnant comme la petite sœur de la Peugeot 104. D’autres modèles comme la Solara et l’Horizon sont également lancés, mais ne parviennent pas à s’imposer sur le marché. Les enseignes et les façades des garages passent de Simca à Talbot, mais ce changement s’avère être un échec. L’histoire de la marque s’achève en 1986, laissant derrière elle des souvenirs pour les passionnés.