Vente aux enchères samedi 22 janvier 2023 – souvenirs d’un couple d’antiquaires bressans

De Baecque et Associés dispersent aux enchères, l’importante collection d’un couple d’antiquaires bressans. Elle comprend un rare ensemble de mobilier bressans ainsi qu’une importante réunion de matériaux anciens (puits, bassins, portails…). On retrouvera également une multitude d’objets insolites et rares comme une Hotchkiss « ARTOIS » de 1950, calèches, bronzes…

Maxime Seigler (1932-2020) et son épouse Marie Seigler (1936-2022) appartiennent à cette génération d’antiquaires qui a connu l’âge d’or de la brocante et de l’antiquité. Devenus antiquaires un peu par hasard, ils commencent modestement. Maxime Seigler a à peine 18 ans quand il devient vendeur de vanneries, de peaux de lapin et de crin de cheval à la fin des années 50. C’est une époque de l’après-guerre ou on manque de tout et il fait du « porte à porte » pour offrir sa marchandise. A cette occasion, il récupère souvent des vieilles chaises, une porte d’armoire ou une vieille serrure rouillée : c’est donc par la récupération de matériaux que les Siegler vont être entraînés sur le chemin de l’antiquité. La réussite venant à force de travail, le couple achète une ancienne ferme à Bantanges qui deviendra la maison familiale et le premier magasin où ils vendent maintenant du mobilier bressan, des matériaux et de plus en plus d’antiquité. Tout en gardant la maison d’origine, ils s’installent dans les années 70 sur la route de Bourg en Bresse pour agrandir leur magasin. « Chez Maxime » devient alors le passage incontournable pour tous les amateurs de brocante et d’antiquité qui passent en Bresse. C’est l’époque où chacun se passionne pour les tables de ferme, les vieux meubles régionaux, les vieux chaudrons et autres armoires bressanes.

Les inconnus comme les personnalités défilent dans le magasin tels Gérard Depardieu qui négocie un tableau pour sa cuisine, Patrick Bruel qui cherche des meubles rustiques ou Hugues Aufray, grand amateur de calèches.

Après une vie entière dédiée aux meubles, aux objets d’art et à leur histoire, le couple prend sa retraite en 2008. Ils retournent à Bantanges et comme tous les antiquaires de cette génération ils vivent entourés de souvenirs de toutes les « adresses » où ils ont trouvé des merveilles : pour chaque affaire on gardait le meilleur. Il y en a donc pour tous les goûts : leur maison est d’abord un musée du Meuble Bressans avec les plus beaux spécimens d’armoires, de commodes et de pendules bressanes agrémentées de panneaux de loupe. Mais certains seront plus séduits par les bronzes de Barye ou les sculptures religieuses. Les amateurs de matériaux dénicheront des vases de jardin, des pierres de bassin ou de puits, des dallages en pierre de Bourgogne… Mais le péché mignon de Maxime Seigler était incontestablement les voitures à cheval ou à moteurs : d’autres préférons donc partir en Hotchkiss de 1949 ou en cab de docteur à cheval. A la demande de leurs héritiers, De Baecque & Associés organise donc la dispersion de cette collection dans le cadre d’une vente sur place le 22 janvier 2023. Les amateurs pourront donc visiter la maison dont la visite virtuelle est déjà disponible en ligne, la vente se tiendra ensuite dans une grange attenante où se retrouverons le temps d’une vacation tous les amateurs pour des batailles d’enchères.

HOTCHKISS 864 S 49 « ARTOIS » de 1950 

Avec sa carte grise, Non roulante, Châssis n° 75916, Moteur n°864 3991.
Estimation : 6 000 / 8 000 €

Sortie de grange

Parmi tous les trésors qu’il a côtoyés dans sa vie de brocanteur, monsieur Siegler a toujours éprouvé une passion pour les automobiles anciennes. Au fil de ses découvertes, nombreuses sont celles qui lui sont passées entre les mains. Mais il n’en a conservé qu’une. La seule qui selon lui le méritait : la berline Hotchkiss qui vous est proposée aujourd’hui.

Soigneusement remisée au sec lorsqu’elle était parfaitement fonctionnelle, cette berline est restée endormie depuis, pendant plus de vingt ans. L’opportunité de trouver aujourd’hui une Hotchkiss à la carrosserie aussi bien préservée avec un intérieur en excellent état est devenue rare. Comme les travaux nécessaires à sa remise en route se limitent à sa seule mécanique, ils ne sont pas fastidieux et le budget à prévoir reste raisonnable, y compris pour les frais d’utilisation ultérieurs. L’atout majeur de cette berline Artois est de pouvoir conserver sa superbe patine. La qualité générale de cette Hotchkiss laisse augurer un véhicule en parfait état lorsqu’il aura repris la route. A son volant, vous pourrez alors apprécier les qualités avérées de cette automobile dite « du juste milieu », et, si le cœur vous en dit, participer en toute décontraction au select, annuel et sympathique Rallye des Grandes Marques.

« Artois » désigne la berline quatre portes. Son apparence classique profilée évoque davantage les productions d’avant 1939. La carrosserie métallique à armature bois repose sur un robuste châssis selon les principes en vigueur à l’époque de l’Âge d’Or de la carrosserie française. La carrosserie est en parfait état d’origine, sans traces de choc ni de corrosion. La peinture refaite il y a plusieurs décennies est conservée en excellent état avec le profond brillant de son noir opaque. Les ouvrants sont parfaitement ajustés et les portes se ferment avec précision sans la moindre trace d’affaissement, confirmant le soin apporté à la construction. Les accessoires extérieurs sont au complet et en très bel état. Les chromes sont bien préservés. La calandre affiche fièrement les deux canons croisés de ses sigles : chromé en façade et émaillé sur le dessus. Les phares Marchal sont restés très beaux. Les amateurs apprécieront le soin du détail dans les deux projecteurs additionnels, différents comme il se doit : un projecteur longue-portée gravé « grande portée » à gauche et un projecteur antibrouillard gravé « virages et brouillard » à droite. Les feux arrière, élégamment profilés, sont en parfait état. Cette Hotchkiss a même conservé ses premières plaques d’immatriculations avec des caractères en aluminium massif rivetés sur une plaque noire.

La sellerie a été refaite avec soin par un sellier professionnel lors de l’ancienne restauration. Le tissu rouge framboise à petits motifs géométriques Art-Déco retenu est parfaitement adapté au modèle. Outre les sièges avant et la banquette arrière, on le retrouve sur les pare-soleil, les garnitures de portes et l’habillage des côtés de caisse. Le plancher est recouvert de moquette assortie. A l’avant on retrouve comme à l’origine deux tapis de caoutchouc noir avec, sur celui du passager, les deux canons croisés en relief. Le ciel de toit est en tissu coton gris tendu sur de fins arceaux. Le filet porte-vêtements à l’avant est toujours en place. La planche de bord et les bandeaux supérieurs des portes sont en bois. Comme sur toute Hotchkiss, le volant est à droite. Les commandes sont complètes et en bon état. Les roues en tôle d’acier emboutie sont peintes en vert et habillées chacune de deux enjoliveurs en aluminium : un bombé au centre et un cerclage sur le bord de jante. Le compartiment moteur est absolument complet, conforme jusque dans les moindres détails, et très propre. La plaque d’identification est en place avec le type « 864 S 49 » et le numéro de série « 75916 » identiques à ceux reportés sur la carte grise. Le moteur quatre cylindres en ligne est refroidi par eau. L’alésage des cylindres en mm (86) et leur nombre (4) expliquent le matricule « 864 ». Le moteur porte gravés sur l’avant de son bloc côté gauche son type : « 864 » et son numéro de série : « 3991 ». D’une cylindrée de 2312 cc et d’une puissance de 65 ch, il est secondé par une boîte mécanique à quatre rapports avant. Présentée à l’automne 1948 pour le millésime 1949 (d’où le « S 49 »), l’Hotchkiss 864 S 49 innove par ses freins à commande hydraulique et son train avant à roues indépendantes et ressorts hélicoïdaux. Les trains avant et arrière et la direction à boîtier sont sains, sans jeu excessif. Le remplissage du réservoir d’essence se fait lorsque le coffre à bagages arrière est ouvert.

Informations pratiques

Vente aux enchères

Samedi 22 janvier 2022
Vente sur place à Bantanges (01) – L’adresse exacte sera communiquée la veille de l’exposition

10h30 – lots 358 à 497

Catalogue en ligne

14h30 – lots 1 à 357

Visite virtuelle

Catalogue en ligne

Date d’exposition publique

Samedi 21 janvier de 10h à 12h30 et de 14h à 18h