Avez-vous déjà entendu parler de la Volkswagen Karmann Ghia ? Un coupé « sportif 2+2 », propulsé par moteur VW quatre cylindres à plat refroidis par air, le tout étant doté d’une histoire incroyable. Un véhicule aux lignes remarquables, qui fête cette année ses 70 ans !
Lorsque ce modèle fit son apparition pour la première fois au milieu des années 50, il incarnait un monde où élégance et performance se conjuguaient harmonieusement. Fruit d’une collaboration unique entre Volkswagen et la société italienne Carrozzeria Ghia, cette voiture n’était pas un simple véhicule, mais une véritable œuvre d’art sur roues. Elle a su conquérir les cœurs grâce à ses lignes fluides et à son design inimitable. Durant ses 20 années de production, la Karmann Ghia a marqué le monde de l’automobile. Plongeons ensemble dans la saga de ce modèle mythique !
De l’ombre à la lumière : la naissance du coupé Type 14 Karmann Ghia
Née d’une alchimie unique entre le talent technique allemand et le souffle esthétique italien, le coupé Karmann Ghia marque dès 1955 une révolution dans le monde de l’automobile. Cette icône symbolise la fusion parfaite entre performance et élégance. Derrière ce design iconique, imaginé dès 1952, se joue la rencontre entre l’ingénieur Luigi Segre et Wilhelm Karmann, qui donne rapidement naissance à un prototype basé sur l’emblématique Volkswagen Coccinelle. Les deux hommes ont alors une vision commune, alliant innovation technique et design révolutionnaire ! Cette collaboration entre Luigi Segre et Wilhelm Karmann a non seulement défié les conventions, mais a également établi de nouvelles normes dans l’industrie automobile de l’époque. Imaginez donc : plutôt que de proposer des ébauches à la direction de Volkswagen, Luigi Segre et Wilhelm Karmann ont directement décidé de réaliser un prototype dans les ateliers de Karmann. Cette stratégie se révéla payante : lors de la présentation du prototype, Volkswagen fut immédiatement séduit par le design et donna le feu vert à la production. Un coup de maître qui a non seulement permis la naissance du coupé Karmann Ghia, mais qui a également marqué le début d’une nouvelle ère dans la collaboration entre les designers et les constructeurs automobiles.
Le coupé Type 14, un véhicule membre de la famille des Coccinelle
Les recherches préalables à la réalisation du coupé Type 14 débutent chez Karmann à Osnabrück au printemps 1953. Le studio de design italien Ghia est chargé de concevoir un coupé basé sur la Coccinelle, qui est présenté à la fin de l’année 1953. La production de la Karmann Ghia débute pour sa part en août 1955 et se termine en 1974. Pour réduire le roulis de la carrosserie et la tendance au survirage, la Karmann Ghia est équipée dès le départ d’une barre antiroulis à l’avant. La carrosserie est plus large que celle de la Coccinelle et permet d’augmenter l’espace pour les sièges avant. Le conducteur dispose, entre autres, de deux magnifiques compte-tours ronds et peut atteindre une vitesse de pointe de 116 km/h. Des prestations dignes des voitures de sport de l’époque. Au total, 362.601 exemplaires furent produits.
Le Type 14 cabriolet : l’élégance à ciel ouvert
En 1957, deux ans après le coupé, la version cabriolet du Type 14 voit le jour. Elle est pratiquement identique au coupé d’un point de vue technique. Les principaux changements concernent les nombreux renforts de carrosserie, en particulier au niveau du plancher. Étonnamment, son poids à vide n’augmente que de dix kilos. La capote bénéficie du plus haut niveau de qualité et constitue une référence en termes de finition, de matériaux et de confort sonore. Contrairement à la Coccinelle cabriolet, elle se fond presque entièrement dans la ligne de la carrosserie, ce qui confère à cette version Type 14 une apparence extrêmement élégante.
Le coupé Type 34 : une évolution de taille
En 1961, la production de la « grande Karmann », la Type 34 Coupé, débute à Osnabrück. Les designers optent alors pour un coupé 2+2 places, inspiré des modèles américains en vogue à l’époque, comme la Chevrolet Corvair. L’espace est ainsi plus vaste que celui de la Type 14. Le design de la carrosserie, créé par Ghia à la fin des années 1950, était en fait destiné à succéder à la « petite Karmann ». Les antibrouillards intégrés à l’avant et la ligne venant courir au niveau des flancs sont caractéristiques. Le coupé était disponible avec un toit ouvrant mécanique à manivelle la première année, très vite remplacé par une version électrique dès 1962. À la fin de la production en 1969, 42 500 unités avaient été produites !
Des performances surprenantes, encore aujourd’hui
De par sa conception, les performances du coupé Type 14 Karmann Ghia étaient étroitement liées à celles de sa cousine, la Coccinelle. Mais ne vous y trompez pas : la Karmann Ghia portait en elle l’ADN d’une petite voiture de sport. Malgré ses 30 chevaux, son poids de 820 kilos la rendait très agile. Elle était capable d’atteindre une vitesse de pointe d’environ 115 km/h, grâce à son moteur de 1,2 litre, remplacé par un moteur de 1,5 litre à la fin de la production.
Ses caractéristiques sportives et sa direction souple lui conféraient une grande maniabilité, en particulier sur les routes sinueuses. La Karmann Ghia offrait également une excellente traction sur les routes mouillées ou verglacées, grâce à un poids bien réparti et à une suspension arrière très efficace. Malgré un prix plus élevé que celui de la Coccinelle, le public fut séduit par son design et les commandes ne tardèrent pas à affluer. En effet, le 10000ème coupé Type 14 Karmann Ghia circulait déjà à l’automne 1956, témoignant de son succès fulgurant !
Le coupé Karmann Ghia a su s’élever au rang d’icône des années 50 et 60. Aujourd’hui encore, elle ne cesse de fasciner les plus nostalgiques, rappelant une époque empreinte de dolce vita où chaque virage était synonyme d’aventure. Véritable symbole de style et de sophistication, elle a inspiré des générations de designers automobiles par son allure intemporelle et son dynamisme à toute épreuve !
Crédit photos : Volkswagen AG